Le porte-parole de la coordination des syndicats autonomes s'est dit « très satisfait » du déroulement de ce débrayage en rappelant que le taux de suivi de la grève se situe entre 80 et 100%. La coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique vient de faire sa démonstration sur le terrain. Le test de mobilisation de trois jours a été une réussite, selon les animateurs de cette action, deuxième du genre. Ni les menaces de l'administration et encore moins celles du gouvernement n'ont pu infléchir la dynamique des médecins, des enseignants, des éboueurs, du simple fonctionnaire algériens... Le porte-parole de la coordination, Méziane Mériane, s'est dit « très satisfait » du déroulement de ce débrayage en rappelant que la grève a mobilisé au-delà de leurs espérances, puisque le taux de suivi se situe entre 80 et 100%. Le marasme profond que vit le fonctionnaire algérien a été traduit sur le terrain par des sit-in, des rassemblements et des assemblées générales au niveau des structures respectives. Hier, au CHU Mustapha Pacha à Alger, les maîtres assistants et les professeurs docents ont répondu pacifiquement au ministre de la Santé via un sit-in organisé à l'intérieur de l'hôpital. Les protestataires ont condamné le comportement de M. Tou qu'ils qualifient d'« excès de zèle ». « Au lieu de répondre au syndicat autonome par une convocation en justice, M. Tou aurait pu tendre l'oreille à sa cheville ouvrière afin de porter haut leurs doléances. Par ce geste simple, il aurait gagné la corporation. En se distinguant des autres ministres, M. Tou s'est discrédité et a démontré ses limites et ceci n'est nullement à son honneur... », a déclaré un syndicaliste en fustigeant les irresponsables et les casseurs de grève. Dans d'autres régions du pays, plus exactement à Tizi Ouzou, les enseignants ont organisé dans l'enceinte de l'université un rassemblement pour exprimer leur rejet de la nouvelle grille des salaires et la marginalisation des véritables représentants des fonctionnaires. Dans la région de M'sila, les agents de nettoyage ont tenu à exprimer leur ras-le-bol en répondant positivement au mouvement de débrayage. Hier, les syndicalistes ont, entre autres, dénoncé le silence radio du gouvernement, occupé à préparer le terrain à M. Bouteflika pour qu'il puisse briguer un troisième mandat, occultant ainsi les affaires du pays et les préoccupations de la base. Celle-ci réclame la préservation du pouvoir d'achat, la révision de la nouvelle grille des salaires conformément à ses aspirations et l'amélioration des conditions de travail. « Le gouvernement algérien ne communique pas, il n'a rien dit, ni sur la question des statuts ni sur la grille des salaires. Il y a une confusion et une contradiction dans les déclarations de nos hauts responsables », a soutenu un représentant des fonctionnaires, en expliquant que le chef du gouvernement devrait faire une communication pédagogique par rapport à ce qui se passe sur le front social. « M. Belkhadem devrait rassurer les fonctionnaires en les associant aux négociations. Il n'a pas pour rôle de semer la confusion ou de recourir à la menace. Un responsable doit assumer pleinement ses responsabilités ou alors il... », a observé un gréviste. Abondant dans le même sens, M. Mériane qualifie d'aberration le fait d'évaluer les augmentations de salaires à partir du moment où le régime indemnitaire n'est pas encore connu. De par son expérience, il estime que le décret exécutif signé cette semaine par le premier magistrat du pays n'a rien apporté de nouveau. « C'est un leurre. La grille des salaires mise à exécution aujourd'hui n'est autre que celle promulguée au mois de septembre 2007. Ce décret va être appliqué avant la promulgation des statuts particuliers lesquels définissent les catégories des fonctionnaires », a fait remarquer notre interlocuteur en expliquant que cette procédure a été rejetée par les syndicats autonomes qui accusent le pouvoir de faire dans la précipitation et l'anticipation afin de calmer un tant soit peu le front social. Notons que les responsables de la coordination animeront aujourd'hui un point de presse pour évaluer ce mouvement de trois jours. Une action qu'ils envisages de radicaliser dans les prochains jours.