Les syndicalistes décident, à l'unanimité, de durcir leur mouvement en allant vers d'autres actions de protestation dans le cadre de la coordination. Nous ne sommes ni des agités ni des agitateurs. » Telle est la réponse des syndicalistes de la santé aux déclarations contenues dans le communiqué de la chefferie du gouvernement rendu public samedi dernier. Un communiqué dans lequel le gouvernement de Abdelaziz Belkhadem tente de réduire les actions menées par les syndicats autonomes de la Fonction publique « à une simple agitation ». La démonstration est faite sur le terrain. Bravant, à la fois, l'interdit que le ministère de la Santé voulait imposer en recourant à la justice pour casser leur mouvement de grève et les « accusations calomnieuses » du gouvernement, les médecins affiliés au syndicat des professeurs et docents et celui des maîtres assistants se montrent plus mobilisés. Au troisième et dernier jour de la grève à laquelle a appelé la coordination des syndicats autonomes de la Fonction publique, les travailleurs de la santé ont encore poursuivi leur débrayage. « La grève a été suivie à 90% au niveau national », déclare un syndicaliste rencontré hier à l'hôpital Mustapha Pacha d'Alger. Ici, les médecins, membres des deux syndicats ont tenu leur assemblée générale et pris des décisions. En effet, ils étaient près de 610 professeurs et médecins (160 professeurs et 450 maîtres assistants) à prendre part à cette réunion. Résultat : les syndicalistes décident, à l'unanimité, de durcir leur mouvement en allant vers d'autres actions de protestation dans le cadre de la coordination. Boycott du ministère de la Santé L'autre décision prise par les contestataires est le boycott du ministère de la Santé publique qui, selon eux, veut empêcher les médecins d'exercer leur droit légitime à la grève. « Notre grève est légitime. Il (le ministère de la Santé) se trompe d'adresse, nous ne sommes pas des paramédicaux », lance un professeur qui a requis l'anonymat. « Nous sommes légalistes et nous avons respecté toutes les procédures légales », ajoute-t-il. Les syndicalistes critiquent dans ce sens « l'excès de zèle du ministre de la Santé, Amar Tou ». « Nous ne dépendons pas de son département, mais plutôt du ministère de l'Enseignement supérieur. Alors que ce dernier n'a pas bougé, M. Tou se précipite à porter des plaintes contre nous. C'est de l'excès de zèle », lancent encore les contestataires qui ont organisé hier un sit-in de 30 minutes à l'intérieur du CHU Mustapha Pacha. Ils n'ont quitté les lieux que vers midi en chargeant le bureau du syndicat de préparer, en concertation avec d'autres syndicats de la Fonction publique, les actions à mener. « Nous participerons à toutes les actions décidées par la coordination », affirme pour sa part le professeur Zidouni, responsable du syndicat des professeurs et docents. Invitant les paramédicaux à se joindre à eux, les syndicalistes de la santé avancent l'idée d'aller vers l'unification des rangs des organisations syndicales. La coordination des syndicats autonomes et l'intersyndicale de la Fonction publique doivent, selon eux, s'unir et former un seul bloc.