Les femmes venues participer au 27e congrès de l'Union des parlements africains (UPA) se sont réunies hier au Palais des nations à Club des Pins, à Alger. Cette réunion informelle a été présidée par Mme Zhor Bitat et Mme Mandela. A l'ordre du jour : « Débat sur les obstacles rencontrés par les femmes, et stratégie à adopter pour le règlement des problèmes. » Il était également question de l'installation d'un comité permanent de femmes au sein de l'UPA. Des participantes d'Egypte, du Maroc et du Bénin ont contesté l'organisation du travail de cette rencontre et l'initiative prise par les parlementaires algériennes à rédiger un avant-projet de résolution portant sur les préoccupations et les revendications des femmes africaines. La représentante du Bénin a souligné qu'il était plus correct pour les délégations présentes de procéder à la lecture des exposés portant sur la situation de la femme dans leur pays ainsi que des propositions pour une solution appropriée. « Il est nécessaire d'échanger d'abord nos préoccupations et, par la suite, en fonction de ces données, nous élaborerons une résolution commune. Nous devons être solidaires si nous voulons atteindre nos objectifs », a soutenu l'oratrice. Selon elle, il faut se battre pour discréditer les partis qui « utilisent » les femmes pour leurs intérêts politiques, notamment lors des campagnes électorales. La représentante du Sénégal a d'abord rendu un hommage à Mme Mandela qui, selon elle, a dignement représenté les femmes au niveau de l'UPA. L'intervenante a estimé qu'aujourd'hui il faut mettre un terme à certaines pratiques, et les femmes ne doivent plu servir d'alibi électoral aux hommes. « Nous refusons de servir d'escalier aux hommes qui nous rejettent à la première occasion, c'est-à-dire une fois la mission achevée. Nous exigeons le respect des femmes. Et je m'interroge, en outre, pourquoi parmi certaines délégations ne figure aucune femme », a-t-elle déclaré. Cette remarque fera sourire et même rire un congressiste présent dans la salle. Quant à l'Egyptienne, elle a refusé de donner son avis sur la résolution proposée par l'Algérie en précisant qu'elle n'avait pas été associée et qu'elle n'avait pas assez de temps pour l'étudier. Mme Bitat est intervenue pour expliquer que les participantes peuvent enrichir le document qui sera soumis aujourd'hui au congrès de l'UPA. Après moult tergiversations, les présentes sont arrivées difficilement à la mise en place d'un comité de rédaction pour rédiger une résolution comportant les points proposés par les différentes délégations. Dans ce document, les femmes demandent aux chefs d'Etat et aux dirigeants des partis de décider d'une politique de quotas pour imposer la présence d'un plus grand nombre de femmes à tous les niveaux de décisions. Dans les coulisses du Palais des nations, les députés et sénateurs algériens menaient des tractations et multiplié leurs réunions afin de mettre en place une stratégie permettant d'élire Abdelkader Bensalah à la tête de l'UPA pour un mandat de deux ans.