Les prix de cession aux distributeurs montrent une révision des prix à la hausse mais sans commune mesure avec les tarifs affichés dans les points de vente. La récente envolée des prix de l'huile de table chez les commerces est, en partie, imputable aux distributeurs qui ont exagéré leurs marges. C'est ce que nous avons appris auprès de la direction de la communication du groupe Cevital, leader du marché. Il n'en demeure pas moins que le principal facteur demeure le renchérissement des cours des huiles brutes sur le marché mondial. D'après Kamel Sidi Saïd, directeur de communication du groupe Cevital, « les prix poursuivent leur augmentation ». Pas plus tard qu'hier, précise un communiqué de ladite entreprise, les prix ont connu une nouvelle hausse sur les marchés mondiaux. D'après les données transmises par Cevital, « l'huile brute de Soja a grimpé à 1560 dollars US la tonne, tandis que la tonne d'huile brute de tournesol s'est échangée à 1775 dollars US ». Et la lecture des graphiques d'évolution des prix dans le temps démontre que la tendance n'est pas près de s'arrêter. Ainsi, il est démontré que les prix des huiles brutes ont augmenté de 300% au cours des deux dernières années. Dans le détail, 150% de hausse a été enregistrée durant l'exercice précédent. Tandis que les deux premiers mois de 2008 ont vu les tarifs grimper de 30%. Prenant la défense des producteurs nationaux au nombre de cinq, Cevital laisse entendre que les prix de vente aux consommateurs finaux auraient pu être plus élevés dès lors que « l'intégralité de ces hausses n'est pas répercutée sur les prix affichés ». « Pas de monopole » Par ailleurs, les prix de cession aux distributeurs annexés au communiqué montrent une révision des prix à la hausse mais sans commune mesure avec les tarifs affichés dans les points de vente. L'exemple la Fleurial+ est édifiant. Cédé aux distributeurs à 835,01 DA les cinq litres en toutes taxes comprises (121,33 DA au titre de la TVA), le bidon d'huile arrive en bout de chaîne à 950 DA. La compagnie dément, par ailleurs, vouloir imposer le fait accompli. « Il n'existe pas de monopole sur les huiles alimentaires en Algérie », se défend Cevital. Une manière de se dédouaner des accusations qui imputent la situation actuelle du marché de l'huile de table à des conséquences « négatives » engendrées par des comportements monopolistiques. En effet, le marché est partagé par cinq opérateurs totalisant des capacités installées de plus d'un million de tonnes/an, soit environ deux fois et demie la demande nationale, précise la déclaration de Cevital. Pour tempérer de l'ardeur de cette crise, le premier producteur national s'exprime en faveur de « toute mesure initiée par les pouvoirs publics afin de minimiser leur impact à court terme ». Pour mémoire, ce groupe avait défendu, en décembre dernier, l'option d'une franchise de la TVA. Ceci pour le plus urgent. A moyen terme, Cevital n'entrevoit de solution de stabilisation qu'à travers « la réalisation d'une importante unité de trituration et d'extraction ainsi que l'encouragement des cultures des graines oléagineuses ». Des projets ficelés que le groupe peine à concrétiser depuis cinq ans. Issad Rebrab, PDG du groupe Cevital, affirme que « si ces projets étaient entrés en production dans les délais impartis, nous aurions pu engranger des recettes en exportation de l'ordre d'un milliard USD dès l'exercice 2007, sans compter la sécurisation de la production nationale ».