L'état semble décidé à donner un sérieux coup de balai dans le circuit de la commercialisation du ciment et par voie de conséquence freiner l'envolée des prix de cette matière enregistrée ces derniers mois. Tout porte à croire que c'est le cas puisqu'un décret exécutif publié au Journal officiel n°44 fixe les marges de distribution de ciment prélevées par les grossistes et les détaillants de ciment portland composé conditionné. En clair, ce décret qui entre dans le cadre de la mise en œuvre de l'ordonnance de juillet 2003 impose des marges plafonds brutes applicables à la commercialisation du ciment au stade de gros et de détail. Pour la précision, la marge plafond de bénéfice autorisée sur le sac de ciment de 100 kg vendu en gros est fixé à 80 DA et pour le détail à 120 DA , et le sac de 50 kg à 40 et 60 DA. Le texte indique que ce tarif est valable pour le prix de cession du ciment à la sortie d'usine, y compris les charges de manutention, en toutes taxes comprises (TTC), pour la marge de gros, au prix de vente de gros, pour la marge de détail, au prix CAF (coût, assurances et fret), ainsi que pour la marge de gros à l'importation. Dans le décret, il est aussi précisé que «les prix de cession applicables au ciment conditionné en sac de 50 kg, à partir du même ciment livré en vrac aux unités de conditionnement, doivent être identiques aux prix de cession [TTC], pratiqués pour le ciment conditionné par les cimenteries ayant livré le ciment en vrac». Par ailleurs, il est souligné que «les prix de cession aux différents stades de la distribution du ciment doivent être affichés conformément à la législation et à la réglementation en vigueur». Toutefois, les marges plafonds brutes prévues sont applicables seulement au ciment conditionné répondant aux spécifications techniques et aux règles applicables aux ciments conformément à la réglementation en vigueur. Le document rappelle également que les infractions aux dispositions du présent décret sont sanctionnées conformément aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur. Cela dit, il est utile de rappeler que les pouvoirs avaient décidé, il y a de cela une année, de la mise en place d'un nouveau dispositif de distribution de ciment à partir de l'ensemble des cimenteries publiques. Une mesure basée sur le principe de la contractualisation de la relation entre les cimenteries publiques et leurs clients répondant aux conditions des cahiers des charges ; les entreprises publiques ou privées de réalisation disposant de marchés «dûment contractualisés avec les maîtres d'ouvrage bénéficient de la priorité d'approvisionnement». Sur le terrain, ce dispositif a depuis montré ses limites puisque la spéculation a continué à sévir. Et pour la contrecarrer, l'Etat avait décidé en juin dernier d'autoriser la SGP-GICA à importer 1 million de tonnes de ciment dans le but de couper l'herbe sous le pied aux spéculateurs et réduire ainsi la tension sur le marché du ciment. Espérons enfin que le fait d'imposer des marges de bénéfices aux distributeurs assainira, enfin, le circuit de la commercialisation du ciment. Z. A.