Les étudiants de l'école normale supérieure (ENS) ont entamé, hier, une grève de trois jours afin de faire connaître à l'opinion publique et aux responsables du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique leurs préoccupations. Ces dernières touchent essentiellement à leur avenir professionnel, à commencer par leur classification dans la nouvelle grille de la fonction publique qui, selon eux, n'a pas pris en considération leur catégorie. Malgré les efforts de la direction de l'école, les pourparlers, entamés mercredi avec les délégués des étudiants, ont échoué. Ces derniers ont déposé jeudi un préavis de grève et entamé samedi leur mouvement dans le calme. Les étudiants de l'ENS sont les seuls à bénéficier de contrats qui leur garantissent l'embauche, après avoir décroché leurs diplômes. Parmi les réclamations faites par les grévistes, certains de leurs collègues n'auraient pas bénéficié de cet avantage. Des cas isolés, affirme le directeur de l'école, M. Reghioua, qui reconnaît qu'effectivement, certaines administrations demeurent réticentes et ne suivent pas à la lettre les règles, en ajoutant que sa direction n'hésite pas intervenir, à chaque fois, auprès de certains directeurs d'administrations pour solutionner des situations de refus, sachant que l'école a une vocation formatrice et n'a pas pour mission d'accompagner les diplômés jusqu'à leur recrutement à un emploi. Les grévistes ont soulevé, en outre, le problème d'accès aux études de 2e cycle, faisant que certaines facultés refusent aux diplômés de l'ENS le droit de postuler au concours de magistère. La direction a promis de trouver des issues à ces obstacles, tout en expliquant, s'agissant de la revendication d'obtenir une rémunération durant le stage de fin de cycle, que ce stage entre dans le cursus pédagogique et ne peut, par conséquent, être rémunéré.Une réunion a eu lieu hier matin entre le directeur et les délégués et n'a abouti à rien, malgré les explications fournies aux étudiants pour leur démontrer que ces revendications dépassent les prérogatives de la direction, et qu'il peut y avoir une autre façon d'exposer ces problèmes sans recourir à la grève. Une grève qui a coûté la perte de 273 heures de cours, rien que pour la première journée.