Des lettres ouvertes ont été adressées à la présidence de la République, au ministère de l'Enseignement supérieur, au Sénat et aux groupes parlementaires pour protester contre le recours à la justice. Le mouvement de grève, lancé le 23 mai dernier par les étudiants de l'Ecole nationale supérieure vétérinaire, vient de connaître un nouveau rebondissement. Après une semaine de débrayage et la paralysie totale du campus, les étudiants viennent en effet de durcir leur action en optant en parallèle pour une grève de la faim. Près de 35 étudiants ont entamé, hier matin, dans la cour de l'ENSV une grève de la faim pour protester contre la sourde oreille de la tutelle. “Nous voulons lancer un appel aux autorités et à la tutelle à travers cette action : nous sommes là, venez nous voir et nous aider à régler nos problèmes”, expliquent des étudiants. Telle une traînée de poudre, la nouvelle a fait le tour des universités et nombreux ont été les étudiants des autres campus qui se sont déplacés à l'ENSV pour soutenir leurs camarades. “Le recours de la direction à la justice a interpellé tous les étudiants des autres universités. Ils nous ont promis d'être à nos côtés au moment opportun”. Les grévistes ont reçu hier après-midi la visite de deux députés du Parti des travailleurs. Les représentants de Louisa Hanoune se sont déplacés au campus aussitôt la réception de la lettre ouverte déposée au Parlement. Poursuivant leur mouvement de débrayage illimité et la grève de la faim, les étudiants de l'Ecole vétérinaire ont frappé à toutes les portes des différentes institutions officielles. Des lettres ouvertes ont été adressées au premier magistrat du pays et au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. “Il s'agit de la cinquième correspondance que nous envoyons mais toujours aucune réponse”, regrette un gréviste. Et d'ajouter que les étudiants ont également interpellé les groupes parlementaires et le Sénat pour les informer de la crise qui secoue depuis neuf jours déjà l'ENSV et tenter d'arracher leur soutien et leurs interventions pour faire aboutir la plate-forme de revendications. Pour ce qui est de l'affaire en justice introduite par la direction de l'école, 12 étudiants avaient reçu des convocations pour passer devant le juge. Refusant de se déplacer, ils ont mandaté une avocate pour les représenter à l'audience prévue hier. L'affaire introduite en référé a été reportée de 24 heures. C'est-à-dire que le tribunal tranchera aujourd'hui sur l'action juridique entreprise par l'avocat de l'école à la demande de la direction.