A l'ouverture hier soir, au palais du gouvernement à Alger, des travaux de la 6e session de la commission mixte algéro-égyptienne, Abdelaziz Belkhadem, chef du gouvernement, s'est prononcé sur des questions internationales dont le bombardement par l'armée israélienne des populations de la bande de Ghaza en territoire palestinien. « Israël viole toutes les résolutions et les lois adoptées par la communauté internationale et pratique le terrorisme d'Etat. Cela ne va pas dans le sens de la paix et du respect des droits du peuple palestinien », a-t-il déclaré. « Nous appelons les Palestiniens à prendre la voie du dialogue efficace et sérieux aux fins de concrétiser le droit d'avoir un Etat », a-t-il ajouté. Sur la même question, Ahmed Mahmoud Nadhif, président du Conseil des ministres égyptien, a exprimé une position quelque peu différente. S'il accuse Israël de provoquer « une catastrophe humanitaire » à Ghaza, il a appelé « toutes les parties » à respecter leurs engagements, selon la légalité internationale. Allusion notamment au mouvement Hamas. « La division des rangs des Palestiniens affaiblit les efforts égyptiens et arabes pour protéger leurs droits », a-t-il appuyé. Le prochain sommet arabe prévu fin mars 2008 à Damas, en Syrie, est, pour Abdelaziz Belkhadem, une occasion pour « renouveler les espoirs » dans la perspective de réaliser « les consensus nécessaires » au travail arabe commun. A propos de la crise institutionnelle au Liban, le chef du gouvernement algérien a appelé toutes les parties concernées à entamer des négociations, « sans conditions préalables ni pressions de quelque nature que ce soit », en vue de combler le vide constitutionnel, né de la non-désignation d'un président de la République. Selon lui, un congrès de réconciliation est nécessaire en Irak pour « éviter la division du pays » et « protéger sa souveraineté ». « Nous appelons la communauté internationale à accorder toute l'importance au conflit au Sahara occidental et au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination », a-t-il déclaré. Le responsable égyptien a, de son côté, indiqué que son pays est soucieux de l'unité du peuple irakien. « Nous refusons toute forme d'ingérence dans les affaires du peuple irakien et dénonçons les actes terroristes qui frappent toutes les communautés de ce pays », a ajouté Ahmed Mahmoud Nadhif. Le Caire suit de près, selon lui, l'évolution de la situation au Darfour, au Soudan et entend contribuer aux efforts actuels pour « faire revenir la paix ». Ahmed Mahmoud Nadhif a proposé « une concertation collective » sur les objectifs du projet du président français, Nicolas Sarkozy, de créer une « union méditerranéenne ». Cette question n'a pas été abordée par le chef du gouvernement algérien.