Abdelaziz Belkhadem, chef du gouvernement, a confirmé la présence de l'Algérie au XXe sommet arabe ordinaire prévu à Damas, en Syrie. « L'Algérie sera représentée à un haut niveau », a-t-il précisé lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue égyptien, Ahmed Mahmoud Nadhif, à la clôture hier de la 6e session de la haute commission mixte. Une manière diplomatique de suggérer que le président Abdelaziz Bouteflika sera présent à ce sommet qui, depuis quelques jours, fait l'objet d'un débat intense au Moyen-Orient. L'idée est qu'un boycott de ce sommet augmentera la pression sur les autorités syriennes, déjà malmenées par les Etats-Unis et Israël sur tous les plans, situation entretenue par la crise institutionnelle au Liban. Fin février 2008, le président syrien Bachar Al Assad a officiellement invité son homologue algérien à participer au sommet devant se tenir les 29 et 30 mars 2008. Le président syrien a souhaité que ce sommet soit « un nouveau départ pour une véritable solidarité arabe ». La position de l'Algérie, rappelée hier par le chef du gouvernement, est que les questions conflictuelles soient évacuées du rendez-vous de Damas pour éviter les divisions. « Il faut œuvrer pour l'unification de la position arabe et le renforcement des capacités arabes de négociation. Nous refusons toute ingérence étrangère dans le monde arabe, que ce soit en Irak, en Palestine ou ailleurs », a déclaré Abdelaziz Belkhadem. Ahmed Mahmoud Nadhif a précisé, de son côté, que l'Egypte et l'Algérie ont des points de vue communs sur les questions arabes actuelles à exprimer au prochain sommet. Mais il n'a pas indiqué si le président Hosni Moubarak sera présent à Damas. Abdelaziz Belkhadem a dénoncé le bombardement israélien de la bande de Ghaza et les massacres qui en résultent. La veille, il avait accusé Israël de pratiquer « le terrorisme d'Etat » suite à l'opération militaire dite de « l'hiver chaud ». « Nous voulons une unification des rangs des Palestiniens », a-t-il dit hier. Le même jour, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a, cité par l'agence officielle APS, déclaré que l'Algérie appelle la communauté internationale « à agir pour mettre un terme à la barbarie israélienne et pour protéger le peuple palestinien. Elle estime que ces actes criminels empêchent la réalisation de progrès dans les négociations de paix globale et durable dans la région ». Il a ajouté que « face à ces crimes abominables, l'Algérie réaffirme sa ferme condamnation et son indignation devant ces pratiques israéliennes contre un peuple meurtri, spolié de ses terres et de ses symboles et lieux sacrés ». Les déclarations du porte-parole des Affaires étrangères sont probablement venues appuyer les propos tenus par le chef du gouvernement sur la situation à Ghaza. A moins qu'elles soient venues les atténuer, puisque le terme « terrorisme d'Etat » n'est pas utilisé.