Selon le président de la COSOB, il semble que le secteur privé craint la transparence. Je n'ai aucun dossier de privatisation sur mon bureau », a indiqué hier le président de la Commission de surveillance des opérations en Bourse (Cosob), Ali Sadmi. Echaudé à deux reprises, le premier responsable de la Cosob qui a animé une conférence au Forum d'El Moudjahid s'est immunisé contre les effets d'annonce. En effet, par deux occasions, le gouvernement avait dressé des listes d'entreprises privatisables par l'intermédiaire de la Bourse. Ces ouvertures de capital qui devaient alimenter la place d'Alger en titres n'ont pas eu lieu et les entreprises publiques candidates ont été cédées par les méthodes traditionnelles. C'est le cas des cimenteries dont le processus est presque achevé. Cependant, le président de l'autorité de régulation du marché des valeurs mobilières nourrit l'espoir de voir des EPE participer à donner un souffle nouveau à la Bourse. Sans être précis, M. Sadmi admet l'« existence d'un travail qui se fait au niveau du gouvernement pour introduire des EPE en cotation ». D'un autre côté, le régulateur déplore le désintérêt des entreprises privées vis-à-vis de la Bourse. « L'initiative privée est quasiment absente alors qu'elle est censée prendre le relais », soutient M. Sadmi, avant d'enchaîner : « La Bourse finance l'entreprise privée mais pas publique, sauf en cas d'ouverture de capital pour raison de privatisation ». Pour ce responsable, il semble que le secteur privé craint la transparence. Par ailleurs, le conférencier révèle qu'un vaste plan de modernisation et de développement de la Bourse est en préparation. Pas encore mâture, ce nouveau plan s'appuie sur l'appropriation de l'outil technologique et la mise à niveau des acteurs du marché. Parmi les points retenus dans ce programme, le président de la Cosob a annoncé l'acquisition et l'instauration d'un système de cotation électronique. Celui-ci permettra d'aller au moment opportun vers la cotation en continu. Il est utile de préciser qu'actuellement le système qui reste toujours opérationnel fonctionne en deux séances de cotation hebdomadaire (fixing). Ce système, par ailleurs, est valable dans un marché petit comme le nôtre où seulement six intermédiaires en opérations de bourse (IOB) interviennent. « Lorsque nous aurons une trentaine d'IOB, il faut être préparé à prendre en charge l'ensemble des demandes », explique Ali Sadmi. L'autre axe de modernisation se rapporte à la délocalisation. La Bourse ne sera plus identifiée par rapport à ce lieu physique où s'échangent les titres mais à des réseaux. Ainsi, il serait dans la portée des IOB de gérer leurs portefeuilles à partir d'un terminal délocalisé, de chez soi par exemple, précise le président de la Cosob, dont le travail de régulation ne sera plus exercé a posteriori par son superviseur, mais par un équipement de télésurveillance qui permettra de suivre les cotations et les alertes en temps réel. En dernier, le programme se consacre au volet formation. Il s'agit de former les acteurs du marché aux différents métiers de la bourse. Une démarche incontournable vu que des acteurs majeurs s'intéressent à la place d'Alger, avoue le président de la Cosob. Sans en dévoiler l'identité, l'intervenant a souligné que ces acteurs font référence à l'échelle mondiale, régionale et nationale. Ils s'intéresseraient particulièrement aux métiers insuffisamment investis par les IOB. Il est question, entre autres, des métiers de gestionnaire d'actifs et de conseil en placement financier.