La guerre de la représentativité syndicale est relancée. Cette fois-ci, c'est le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale qui s'intéresse à ce sujet, et ce, conformément aux procédures légales fixées par la loi en vigueur relative aux modalités d'exercice du droit syndical. Tous les partenaires sociaux, officiellement reconnus par le ministère de tutelle, ont été, en effet, instruits en vue de fournir à l'employeur ou à l'autorité administrative compétente, l'inventaire du personnel adhérent à même de permettre d'apprécier la représentativité de chaque organisation syndicale. Pour ce faire, un délai de rigueur, le 31 du mois en cours, a été fixé par la direction des relations de travail relevant du département de Tayeb Louh. Bien entendu, le ministère se réserve le droit de déclarer toute organisation syndicale qui ne se conforme pas à cette obligation, non représentative et, de ce fait, lui enlève le cachet de partenaire social. un timing inquiétant Cela étant, s'il est vrai que la démarche du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale semble obéir à une procédure purement administrative, puisqu'elle s'inscrit en ligne droite de la circulaire du 19 mai 1997 fixant les modalités et critères de représentativité syndicale, il n'en demeure pas moins que le timing de cette « sortie » du ministère de tutelle a de quoi inquiéter la « corporation » syndicale. Celle-ci pourrait, il est vrai, y déceler des velléités coercitives de la part des pouvoirs publics en direction des organisations « rebelles », celles dites autonomes, qui se sont illustrées par la fronde contre le statut de la Fonction publique. C'est le cas notamment dans le secteur de l'éducation où on a la nette impression que le pluralisme syndical est effectif avec l'existence d'une dizaine d'organisations dont on citera le Cnapest, le Snapest, la Fnte et l'Unpef. Avec autant de représentants des enseignants et travailleurs salariés du secteur de l'éducation, il sera, bien évidemment, difficile à tout ce monde-là de se conformer aux exigences édictées par la direction des relations de travail, d'autant qu'avec l'émergence du Cnapest et à un degré moindre du Snapest, deux syndicats reconnus dernièrement par le ministère de tutelle après une longue bataille politico-juridique, la guerre de représentativité sera très rude. Et comme il est exigé au moins 20% de représentativité parmi le personnel exerçant, il serait extrêmement difficile à toutes les organisations syndicales d'être au rendez-vous du 31 mars. D'aucuns pensent, à cet effet, que la Fnte, affiliée à l'UGTA, a toute les « chances » de ne pouvoir passer le test de représentativité tant il est vrai que les effectifs de ce syndicat ont été sérieusement « essorés ». Il est vrai aussi que les travailleurs du secteur de l'éducation se sont majoritairement détournés d'une organisation syndicale effacée, et loin de répercuter leurs préoccupations et doléances.