L'Association mondiale des journaux (AMJ) et le World Editors Forum (WEF) ont protesté auprès du président algérien Abdelaziz Bouteflika contre les peines de prison imposées à deux journalistes de renom pour une chronique critiquant un officiel local. Le 4 mars 2008, une cour d'appel a confirmé la condamnation à l'encontre de Omar Belhouchet, directeur du quotidien El Watan, et de Chawki Amari, chroniqueur, à deux mois de prison pour diffamation. Outre la peine de prison, ces derniers sont condamnés à verser un million de dinars (10 000 euros) de dommages et intérêts au préfet de Jijel pour des commentaires publiés dans une colonne d'El Watan en juin 2006. Dans une lettre au Président, l'AMJ et le WEF, basés à Paris, ont affirmé que le droit pénal est « un moyen totalement inapproprié pour traiter la diffamation, et qu'une telle pratique vient contredire plusieurs accords internationaux ». Ils ont appelé le Président à user de son influence pour que les chefs d'inculpation soient abandonnés et pour que « la diffamation soit dépénalisée dans votre pays le plus rapidement possible ». M. Belhouchet, lauréat en 1994 de la Plume d'Or de la Liberté décernée par l'AMJ, est un membre renommé et respecté de la communauté internationale de la presse, tandis qu'El Watan participe au Programme de développement de la presse arabe, voué à renforcer les journaux indépendants dans le monde arabe. « Ainsi, l'accusation portée contre M. Belhouchet et M. Amari nuit sérieusement à la réputation internationale de l'Algérie », mentionne la lettre au Président. La lettre dit : « Nous vous écrivons au nom de l'Association mondiale des journaux (AMJ) et du World Editors Forum (WEF), qui représentent 18 000 publications dans 102 pays, afin de protester avec véhémence contre la condamnation de Omar Belhouchet, directeur du quotidien El Watan, et de Chawki Amari, chroniqueur, à deux mois de prison pour diffamation. Le 4 mars 2008, la cour d'appel de Jijel a confirmé la décision d'un tribunal de première instance à l'encontre de M. Belhouchet et M. Amari. Outre la peine de prison, ces derniers sont condamnés à verser un million de dinars de dommages et intérêts au préfet de Jijel pour des commentaires publiés dans une colonne d'El Watan en juin 2006. Nous nous permettons donc de vous rappeler, avec tout le respect que nous vous devons, que le droit pénal est un moyen totalement inapproprié pour traiter la diffamation, et qu'une telle pratique vient contredire plusieurs accords internationaux. Nous considérons qu'une décision civile incluant des dommages et intérêts raisonnables serait une solution adéquate aux cas de diffamation avérés. Nous vous rappelons respectueusement que M. Belhouchet, lauréat en 1994 de la Plume d'Or de la Liberté décernée par l'AMJ, est un membre renommé et respecté de la communauté internationale de la presse, et que El Watan participe au Programme de Développement de la presse arabe, voué à renforcer les journaux indépendants dans le monde arabe. Ainsi, l'accusation portée contre M. Belhouchet et M. Amari nuit sérieusement à la réputation internationale de l'Algérie. Nous vous appelons respectueusement à user de toute votre influence pour que les chefs d'inculpation pour diffamation criminelle soient abandonnés. Nous vous invitons également à prendre toutes les mesures nécessaires pour que la diffamation soit dépénalisée dans votre pays le plus rapidement possible. » Paris, le 5 mars 2008