Le directeur de la rédaction et un journaliste de l'hebdomadaire yéménite indépendant Al Masdar ont été condamnés hier respectivement à un an de prison avec sursis et deux ans de prison ferme pour avoir diffamé le président Ali Abdallah Saleh, selon une source judiciaire. Ces peines ont été prononcées par un tribunal spécialisé dans les délits de presse, mis en place il y a six mois. Le directeur de la rédaction, Samir Jibrane, a été condamné à un an de prison avec sursis et une interdiction d'exercer le métier pendant un an. Le journaliste Mounir Al Marawi a écopé de deux ans de prison ferme et d'une interdiction à vie d'exercer le métier de journaliste. Ce dernier ne vit toutefois pas au Yémen, il a la double nationalité yéménite et américaine et réside aux Etats-Unis. Les deux journalistes ont été poursuivis pour des écrits critiquant la conduite de la guerre contre les rebelles chiites dans le nord du pays, qui ont été jugés diffamatoires pour le président Saleh. Le secrétaire général du syndicat des journalistes, Marwan Damaj, a dénoncé ce verdict, déclarant qu'« il a choqué l'ensemble de la presse indépendante au Yémen ». Samir Jibrane a estimé, quant à lui, que cette condamnation équivalait à une interdiction de son journal. Le directeur de la rédaction d'Al Masdar avait séjourné en Algérie, fin septembre dernier, dans le cadre d'une mission de travail au quotidien El Watan en partenariat avec l'Association mondiale des journaux (AMJ).