Le lierre couvre les tombeaux et le soleil couchant effrite les murailles et pourtant, sans interruption, face au soleil qui décline tant et aussi longtemps que le cœur se souvient, les êtres que nous aimons demeurent et y vivent. Lutter contre l'oubli et commémorer un événement aussi douloureux que la mort était son combat. Cette survenue du destin avait renforcé sa lutte contre l'intégrisme et les crimes barbares qui frappent encore de nos jours à nos portes et ravivent à chaque fois la douleur de la perte injustifiable des êtres chers. Pendant six ans, Anissa n'a survécu que par l'intime détermination à honorer, vaille que vaille, la mémoire des siens et des autres victimes du terrorisme. Convaincue qu'elle était que le combat des femmes contre l'intolérance doit s'exercer au jour le jour et en tous lieux. Son unique leitmotiv : « La culture contre l'intégrisme. » Un moyen pour lutter contre l'ignorance et la misère qui font le lit de la violence. Son engagement auprès des artistes n'avait aucune limite jusqu'à l'ultime instant. C'était il y une éternité, mais c'était hier aussi. Ahmed, Anissa et Rabah resteront à jamais présents dans nos cœurs.