L'importance de la documentation pour le journaliste et les organes de presse, la vérification et le recoupement de l'information en multipliant les sources pour se prémunir contre toute forme de manipulation ont été les points sur lesquels M. Belkacem Ahcène Djaballah a axé son intervention lors du séminaire de formation organisé mercredi et jeudi derniers à Oran, à l'hôtel Montparnasse, au profit des journalistes d'El Watan exerçant dans la région Ouest. Cet ancien responsable de l'APS (1985-1990), qui a par ailleurs été membre du conseil supérieur de l'information à son époque (1990-1993), estime qu'on n'est jamais assez vigilant et c'est cette précaution exigée par la profession qui a été au centre de la préoccupation du journal, initiateur de ce cycle de formation. Aussi, parce que la profession présente une particularité en Algérie, le staff formateur a inclus dans son programme une intervention suivie d'une discussion autour d'un « projet de décret exécutif fixant le régime spécifique des relations de travail applicable aux journalistes et assimilés » proposé par des experts de l'information, des juristes, des journalistes et des représentants du ministère de la Communication. Cet aspect a été pris en charge par Brahim Brahimi, universitaire spécialiste du droit de l'information. L'inclusion de ce thème dans le programme, le texte n'étant pas, de manière générale, directement en faveur des éditeurs, est présentée comme un point positif pour le journal qui a pris conscience que, dans son élan de développement et de professionnalisation, des préoccupations soulevées à l'ouverture par Omar Belhouchet, directeur du journal, une profession organisée ne peut que faciliter la concrétisation des ambitions affichées pour l'avenir du quotidien, y compris au niveau de la formation. Pour M. Brahimi, « pour faire pression sur les journalistes, on utilise les amendements apportés au code pénal plutôt que les lois sur l'information ». Il va ainsi ressortir pour les commenter et les comparer avec ce qui a été proposé à l'échelle internationale, en France notamment, une série de textes (à l'exemple de la circulaire de mars 1973 de Seddik Benyahia concernant un plan de carrière pour les journalistes) qui ont été produits depuis l'indépendance pour réglementer et délimiter les contours de la profession en tenant compte des réalités, notamment politiques, de chaque période. Mazouz Reguigui, de l'université d'Oran, associé au staff formateur, a développé dans son intervention autour des techniques rédactionnelles les caractéristiques de l'écrit journalistique et du produit présenté au lecteur, associant plaisir de lire et besoin d'être informé. Toujours dans le même contexte, Belkacem Mostéfaoui, spécialiste de la communication et collaborateur à El Watan, à qui a été confiée la tâche de clôturer les interventions, a usé d'un outil didactique pour s'intéresser à un aspect plus pratique, celui de tout le processus qui aboutit à la confection d'un reportage ou d'un article de presse. Une journée de travail d'un reporter, mise en scène dans un but didactique, en dehors de toute discussion sur les présupposés idéologiques ou pratiques, donne des indications intéressantes sur comment un journaliste peut contourner les obstacles qui se dressent dans sa quête de vérité et non pas de sensation. Venant de plusieurs localités de la région Ouest, les participants au séminaire qui ont mis en avant la spécificité du travail en dehors de la capitale ou des grandes villes ont diversement apprécié les débats, mais chacun a trouvé un centre d'intérêt dans ce qui a été dit face aux formateurs ou entre collègues.