Questionnés sur le pourquoi de ce matériel entassé sur une charrette tirée par un baudet, deux jeunes gens de la localité de Rechaiga ont expliqué aux animateurs de l'émission « Lefhama » que, sans le moindre sous, c'est le seul moyen de locomotion à portée de bourse pour pouvoir déménager d'un local dont ils n'ont pu honorer le loyer. La scène frise le tragi-comique mais la situation de ces deux jeunes ingénieurs qui avaient auparavant ouvert un bureau d'études pour accompagner le processus des aides octroyées par l'Etat, via le FNRDA, reste édifiante. La situation de quasi faillite de ces bureaux d'études (ils sont 32 à l'échelle de la wilaya) a valu la saisine du ministre de l'Agriculture sur ce que nos interlocuteurs (représentants de l'association des bureaux d'études) qualifient de « marginalisation et d'une mise à l'écart dans le contrôle et le suivi sur le terrain des fonds attribués aux fellahs ». Dependance des services agricoles Les plaignants, qui venaient d'expliquer leur ras-le-bol à la représentante du ministre (Mlle Bouti), en mission d'inspection dans la région, disent vivre une situation dramatique et, tout en arguant d'un manque de technicité sur le terrain, font savoir que leur implication évitera le gâchis actuellement constaté dans le secteur agricole. Créés à l'aune du lancement du PNDA pour appuyer sur le terrain les agriculteurs, les bureaux d'études avaient bénéficié initialement d'une aide de l'Etat à hauteur de 50%, non remboursable, et 50% au titre de crédits remboursables Le problème, dira M. Mouici Abdelkader, directeur des Services Agricoles, c'est que « ces bureaux d'études ne doivent pas vivre de la seule dépendance des services agricoles et ont intérêt à faire dans la débrouille », mais à toutes fins utiles, renchérit-il, « je suis prêts à discuter cartes sur table avec eux en présence de la presse ». Nos amis des bureaux d'études sont-ils prêts à relever pareil défi ?