Le 1er avril prochain, Hadj Ali Benchohra bouclera ses 65 ans au milieu d'un environnement social, familial et même professionnel plutôt favorable pour les gens de son âge. Autodidacte mais aimant et cultivant avec art et passion son hobby, l'écoute et la participation aux émissions radiophoniques du monde, qui lui ont valu d'ailleurs plusieurs consécrations, M. Benchohra est devenu par la force des choses et du temps un personnage atypique, forçant le respect et l'admiration de beaucoup de gens du monde, dont son entourage immédiat. Pour mieux cerner le personnage, dépeindre ses traits caractéristiques et comprendre le pourquoi d'un tel intérêt pour la radio, nous sommes allés à sa rencontre, chez lui à la cité SONATIBA. Affable et courtois que seul un « Meghili » de sa trempe peut en prodiguer à ses hôtes, celui qu'on affuble du qualificatif de « Cheikh El Moustamiine », parce qu'il demeure jusqu'à preuve du contraire, et de l'aveu même de plusieurs radios, le plus ancien auditeur des stations internationales, nous a reçu en alliant le geste à la parole, c'est à dire cette nouvelle communion avec les ondes au moyen du micro et de l'Internet. Ce nouvel outil technologique a même développé ses facultés mentales et semble avoir donné plus de sens et d'entrain à son sport favori, l'écoute et la participation aux émissions radiophoniques du monde. L'aventure a commencé pour lui, depuis son émigration en France, où il a travaillé à l'usine Renault durant les années 70. La radio, trait d'union par excellence entre lui et sa patrie, il lui a voué depuis un culte immodéré. Les animateurs ont pris l'habitude même de l'appeler directement chez lui à Tiaret et en parfait connaisseur, il avait gagné plusieurs concours couronnés de voyages à l'étranger, depuis la Chine jsuqu'en Arabie Saoudite, avec en prime, une Omra, la Bulgarie, l'Allemagne, la Pologne, regrettant au passage de n'être pas allé en Russie et en Tchécoslovaquie, à cause des évènements d'alors… Un vrai tour du monde via la Radio, qui lui a valu d'admirer de près la muraille de Chine et d'autres merveilles ancrées dans son esprit. Père de plusieurs enfants, employé actuellement de l'APC de Meghila, dont il a été aussi le maire, Benchohra passait souvent plusieurs heures par jour à écouter mais avec le temps, et surtout son travail, il ressent comme une lassitude. Chez lui, dans sa modeste demeure, Cheikh Benaissa garde encore jalousement quelques présents gracieusement offerts en signe de gratitude, en nous montrant ce petit mais non moins puissant transistor portant la marque Schneider. La flamme qui l'anime semble même rejaillir de ses effets jusqu'à certains de ses jeunes voisins, à l'image du jeune Mohamed qui ne lâche plus son devancier pour, dira-t-il, « prendre la relève ».