De son père moudjahid, il a appris plus que tout à respecter l'histoire de ses ancêtres, car ayant grandi dans une brocante spécialisée dans le cuivre, ce métal ô combien noble, et qui représentait jadis le symbole d'une richesse certaine chez les notables. Le petit Nacer a grandi au 145, boulevard Krim Belkacem, dans la boutique paternelle, Le Jardin des Andalouses. Cet univers étant sa caverne d'Ali Baba, il a appris à découvrir cette richesse familiale dès 1978. Très jeune, il en a fait son métier ralliant le clan paternel. Il était tellement fasciné par les « triatte, tassette, sniette, briekette » que l'école pour lui semblait être reléguée à un autre plan. Quand on lui demande où il a fait ses études, il répond spontanément : « C'est le cuivre ma plus grande école. » Ses premiers pas avec son père Mohammed Hadj-Hamou lui ont appris à aimer cet art, mais en lui donnant les appellations des objets sans explication des sens : « Tassa sorra, El babore pour le thé et snioua El messaroula pour le méchoui. » Ceci a suscité chez lui la curiosité de découvrir et de faire des recherches, et ses découvertes ne sont pas des moindres, la plupart étant d'origine ottomane, avec des symboliques et des explications très différentes les unes des autres. Beaucoup plus tard après avoir acquis une maturité et une expérience professionnelle, Hadj-Hammou a recherché la reconnaissance, et le facteur déclenchant fut une émission télévisée en 1995 qui a suscité la curiosité du grand public. Cela fut comme un produit dopant pour cet antiquaire passionné. Le sort a voulu que la télévision algérienne à travers « El Qaâda », de Lynda Tamandrari, et « Marhaba », de Karim Hamiti, soit le coup de starter qu'attendait le fouineur qui sommeillait en lui. Encouragé, il s'engage à faire des expositions dans les grands hôtels d'Alger. Ne se limitant pas seulement à la vente, il explique à ses clients le sens des symboles qu'il découvrait. Son voyage à travers le temps le faisait voyager dans les plus beaux harems turcs, dans les plus belles citadelles, dans la symbolique, se découvrant le don de chercheur fouineur. Cet autodidacte a dépassé son handicap, ses frustrations et ses angoisses. Le temps qu'il passe à faire ses recherches est pour lui privilégié, lui, père de trois enfants. A cet instant, il devient « l'Indiana Jones du cuivre » allant vers des conquêtes nouvelles, des foutouhate ottomanes, sur les pas du djeich El Inkichari vers la vie secrète des femmes à travers leurs objets les plus intimes, il découvre aussi le rêve sans frontières. Il faut savoir que Nacer garde tout de même en dehors de ses instants « T » les pieds sur terre. Il projette l'édition d'un recueil de son savoir-faire et adhère aussi à l'association née tout récemment, Djazaïr El assima, présidée par Rachid Belhoucine, regroupant les brocanteurs d'Alger afin de sauvegarder et de promouvoir le patrimoine algérien ; il a participé au 1er salon des antiquaires et de la brocante d'Alger, qui s'est déroulé du 30 juin au 11 juillet au Palais de la culture sous le haut patronage de la ministre de la Culture. En conclusion, Hadj-Hammou vend, fait de la recherche, rêve, voyage mais surtout espère avant tout le respect et la reconnaissance de ses semblables.