La dépréciation du dollar face à la monnaie européenne, (l'euro), exacerbe les inquiétudes au sein de l'Union européenne. Ce sentiment a été clairement exprimé par l'ambassadeur d'Italie à Alger, M. Giampaolo Cantini, qui, lors d'une rencontre qu'il a eue hier avec les opérateurs économiques de la région de Tizi Ouzou, a déclaré que "la flambée de l'euro (ayant franchi la barre fatidique de 1,5 dollar) face au dollar américain est pénalisante pour les entreprises et les opérateurs européens autant que pour leurs clients des pays de la rive sud de la Méditerranée". Ceci au moment où un opérateur économique de Tizi Ouzou a exprimé devant l'ambassadeur les pertes supplémentaires qu'engendre la hausse de la devise européenne sur le marché de change. Lesquelles pertes atteignent parfois jusqu'à 40% de la valeur de la transaction. Le représentant diplomatique d'Italie en Algérie, tout en se disant conscient de cette difficulté, a tenu à rassurer les opérateurs algériens évoluant dans l'import/export ainsi que les entreprises de production important leurs matières premières du marché européen, en déclarant que "cette situation n'est que conjoncturelle et reste limitée dans le temps". Certes, "il est difficile de subir des pertes d'une telle ampleur", reconnaît l'ambassadeur, avant de persuader les entreprises algériennes à "continuer à opérer avec la zone euro et ne pas opter pour la zone dollar" où les prix des produits finis ou des matières premières paraissent actuellement moins cher. C'est d'ailleurs la volonté qu'a exprimée ouvertement un opérateur économique national qui a déclaré devant l'ambassadeur que "des entreprises algériennes fuient la zone euro et recourent de plus en plus à la zone dollar pour endiguer les pertes importantes provoquées par la hausse de l'euro". Et cette situation, a-t-il ajouté, "ne fait que profiter au marché asiatique, où les transactions se négocient en monnaie américaine et dont les produits envahissent davantage le marché algérien". Toutefois, a expliqué le même opérateur, "les opérateurs algériens ont tous cette préférence pour le produit européen qui est le plus performant sur le plan de la qualité". La question du transfert des IDE (investissements étrangers directs), a été également soulevée lors de cette rencontre qu'a organisée la Chambre de commerce et d'industrie Djurdjura entre l'ambassadeur et les opérateurs économiques de la région. A cet égard, le représentant diplomatique du gouvernement italien en Algérie a reconnu que "la présence des entreprises italiennes sur le marché algérien demeure très faible même si sur le plan des échanges commerciaux, l'Italie vient comme deuxième partenaire de l'Algérie". L'ambassadeur a imputé cette frilosité en matière d'investissements directs "aux clichés développés sur l'image de l'Algérie dans les milieux d'affaires italiens et qui sont loin de refléter la réalité". En effet, "beaucoup d'entreprises italiennes ignorent les opportunités qu'offre le marché algérien et surtout depuis l'engagement du processus des réformes économiques qui touchent actuellement tous les secteurs d'activité et qui facilitent davantage la réalisation de projets d'investissement dans tous les secteurs d'activité". L'ambassadeur a avancé le chiffre de 130 entreprises italiennes installées en Algérie dont une grande partie est constituée de PME/PMI évoluant dans l'industrie agroalimentaire et l'emballage. Evoquant le projet de l'Union pour la Méditerranée lancé par le président français Nicolas Sarkozy, l'ambassadeur a déclaré que "le gouvernement italien contribue d'une façon active pour l'aboutissement de ce projet même si son souhait est de faire du cadre des 5+5 de la coopération Euromed le noyau de l'Union pour la Méditerranée".