Répondant à l'appel de leur union locale, les commerçants de Ghardaïa ont baissé, hier, les rideaux de leurs boutiques. La ville a été paralysée. Raison : les commerçants et artisans de Ghardaïa protestent contre ce qu'ils appellent « les pratiques arbitraires des agents du contrôle de la qualité, les poursuites judiciaires contre les commerçants et l'imposition de lourdes et imaginaires amendes ». Ils contestent également les poursuites judiciaires engagées contre le secrétaire général de l'union locale des commerçants et artisans (aile des redresseurs), Fekhar Hammoudi. Soutenus par le Front des forces socialistes (FFS) qui a dépêché une délégation sur place, les commerçants de Ghardaïa ont procédé à une véritable démonstration de force en organisant un imposant sit-in au chef-lieu de wilaya. Selon un communiqué de cette structure, « le mot d'ordre de grève a été suivi à 95% ». Un débrayage décidé le 9 mars. Selon le même document, « le harcèlement judiciaire que subit actuellement Fekhar Hammoudi remonte au 10 juin 2007, lorsque les commerçants, sous la houlette de leur union, ont observé un mouvement de grève pour dénoncer les mêmes problèmes ». Les responsables de la wilaya, lit-on encore dans le communiqué, ont porté plainte contre Fekhar Hammoudi pour « appartenance à une organisation syndicale non agréée ». « Une accusation qui s'inscrit en contradiction avec la loi sur les associations 90-31 et l'article 56 de la Constitution qui consacre le droit à l'exercice syndical », explique le communiqué de l'UGCAA locale. Les commerçants ont, à l'issue de leur action, rendu publique une plateforme de revendications dans laquelle ils exigent « l'ouverture d'une enquête sérieuse sur le sujet, l'annulation de toutes les poursuites judiciaires et le gel de la loi 02-04 jusqu'à la régulation totale du marché national ».