Des centaines de familles vivent dans des conditions précaires. Elles attentent toujours l'eau, la route, le gaz… Le spectacle a laissé les responsables locaux pantois, d'autant que les habitants affirment avoir sollicité tous les services concernés, sans résultat. Il faut emprunter une piste caillouteuse, à partir de la RN20, sur la route menant vers Guelma, pour accéder au petit hameau de Kehalcha Kebar, situé pourtant à 5 km seulement de la commune de Aïn Abid, mais donnant l'impession d'un lieu complètement perdu. C'est à la faveur d'une visite du wali de Constantine, qui devait inspecter le projet de construction de 93 unités dans le cadre du projet de l'habitat rural, que les habitants ont profité pour « déballer leur sac », en présence des autorités locales. Sur les centaines de familles qui peuplent une vaste étendue sur des milliers d'hectares, dont des mechtas complètement isolées, certaines se plaignent du non-raccordement de leurs foyers au réseau du gaz de ville. Pourtant, la conduite ne passe qu'à quelques kilomètres des premiers regroupements. « Nous souffrons chaque hiver pour avoir des bouteilles de gaz butane que nous allons chercher à des kilomètres de là, alors que les autorités nous ont promis le gaz naturel depuis des années », s'indignent les habitants, qui profiteront de la présence du wali pour aborder la question de l'attribution des quotas des logements ruraux, dont le nombre reste en-deçà des demandes exprimées. « Nous sommes pauvres, mais nous n'avons pu bénéficier de projets malgré les conditions difficiles dans lesquelles nous vivons », affirme un citoyen de la localité, invitant le wali à en prendre acte en visitant lui-même sa demeure. En fait, en dehors des bâtisses flambant neuf, préparées pour la visite du premier responsable de la wilaya, un autre décor, planté à quelques centaines de mètres seulement, a surpris plus d'un. Des habitations précaires, construites sur des terrains traversés par des pistes en mauvais état, abritent des hommes, des femmes et des enfants « venus » d'un autre âge. A côté, des décharges aux odeurs repoussantes reflètent les images d'une misère indescriptible à une époque où l'argent du pétrole coule à flots. « Nous buvons de l'eau contaminée et nous risquons, à tout moment, d'être atteints de maladies à transmission hydrique, à cause du danger de cross-connexion, qui persiste toujours car la conduite principale d'alimentation en eau potable, dont la vanne se trouve plongée dans un véritable étang est souvent sujette aux fuites », expliquent les habitants de Kehalcha Kebar. La situation a laissé les responsables locaux pantois, d'autant que les habitants affirment avoir sollicité tous les services concernés sans résultat. Plus loin, un autre citoyen a attiré l'attention du wali sur la situation prévalant dans la mosquée de ce même hameau, laissée à l'abandon depuis des mois, devenue depuis un lieu de pratiques douteuses. Selon le chef de daïra de Aïn Abid, une commission présidée par le directeur des affaires religieuses se rendra sur place, demain, pour y mener une enquête.