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Liberté de la presse et système prédémocratique
Publié dans El Watan le 18 - 03 - 2008

L'idée selon laquelle les médias peuvent être un outil pertinent pour la connaissance d'une société et un indicateur de son évolution sociale, culturelle et de ses mœurs politiques a pu se vérifier avec les condamnations à deux mois de prison ferme du directeur d'El Watan, Omar Belhouchet, en raison du contenu d'un billet du journaliste Chawki Amari, condamné également à la même peine.
A cet effet, au-delà de la presse écrite et plus largement des médias, ces condamnations à l'internement, indépendamment de toutes les nombreuses autres, viennent rappeler la nature prédémocratique, archaïque en un mot, du système politique encore en vigueur dans notre pays, et le caractère aléatoire et fragile des quelques avancées à tonalité démocratique et pluraliste, obtenues ici et là au lendemain d'octobre 1988. Programmer, menacer de jeter ou jeter des journalistes en prison, pour un écrit, aussi contestable(1) soit-il, c'est dire à qui veut l'entendre que le système politique, nonobstant l'aménagement constitutionnel(2) se confond encore et toujours avec la culture de l'exclusion et du traitement répressif de l'expression des idées, que le pays a connue avec le parti unique(3). Ces condamnations réaffirment que le système politique, ses structures et ses hommes ne veulent ni dépasser ni s' affranchir d'un modèle négateur de la démocratie politique, qui remonte à un demi-siècle. Si l'on devait utiliser une terminologie historiquement située et datée, on pourrait dire que nous baignons, ou plutôt que nous pataugeons encore dans l'Ancien Régime, philosophie des Lumières en moins. Porté et reproduit par un personnel politique aux ordres, issu et moulé par le système de « l'unicité de pensée(4) », et de fait profondément, indélébilement pourrait-on dire, imprégné d'autoritarisme, de visions étroites, de pratiques d'appareils et de culture féodale, le système politique reste, malgré son vernis multipartiste, toujours fermé, bloqué, verrouillé et n'offre à ceux qui s'opposent à lui démocratiquement et pacifiquement que les termes de la servitude, de l'allégeance d'une part, de la répression et de la trique d'autre part. La persistance, le maintien ou l'exacerbation ponctuelle de cette conception et des méthodes qui vont avec doivent, sans doute, à l'état d'une société profondément fatiguée, meurtrie, cassée et encore déboussolée par les crimes et les monstruosités du projet théocratique, tant dans son expression politico-idéologique que terroriste, une société, en partie, encore non débarrassée d'un ethos féodal fait de « servitude volontaire », de clanisme, de clientélisme, celui du parti unique et du communautarisme tribal confondu, à quoi s'ajoutent la déshérence sociale et le désespoir existentiel de très larges fractions de la jeunesse et une oppression économique et sociale insupportable pour les milieux populaires et d'importants secteurs des classes moyennes appauvries, sans oublier l'atomisation ou l'implosion des élites démocratiques, et l'éradication physique et symbolique d'une partie d'entre elles par le terrorisme théocratique. Une telle situation explique, pour partie, la difficulté d'émergence et de formation d'un espace public démocratique, dont les titres de la presse privée, à quelques exceptions, constituent aujourd'hui l'une des rares, fragiles et contradictoires expressions. Un espace public démocratique capable d'interpeller, de combattre par les idées et de remettre en question le système prédémocratique, son autoritarisme, sa tendance à vouloir imposer une logique du statu quo et de la répression, logique d'autant plus redoutable qu'elle s'acharne à pérenniser structures et pratiques qui jurent avec les aspirations réelles et potentielles à la liberté et à la démocratie au sein de la société, et ce, malgré le legs liberticide de l'idéologie théocratique et de son terrorisme et une situation sociale plus que dégradée. Un espace public démocratique dont l'une des fonctions, au-delà de ses activités spécifiques que sont la discussion, la délibération, l'information, la publicité (au sens de rendre publiques les affaires de la Cité) des débats, des lois, des procès, etc., et de contester les modalités d'action et de fonctionnement du système prédémocratique telles que l'arbitraire(5), le fait du prince (on devrait dire du sultan), le secret, le déni de justice et la criminalisation des revendications sociales, démocratiques et des acteurs sociaux. Aussi longtemps qu'un espace public démocratique, formé de tous ceux qui pensent et luttent pour la démocratie politique, ne pourra se constituer, et cela passe, entre autres, par la consolidation d'une presse pluraliste et libre et d'une démocratie au quotidien, le système prédémocratique continuera, pour n'en rester qu'au champ médiatique, de condamner ou de menacer de jeter en prison, pour un billet, une chronique ou un reportage, ou un mot, les journalistes. C'est là la fonction d'un système qui entend contrôler les expressions et définir de manière arbitraire les conditions et les limites dans lesquelles doit et peut s'exercer la liberté de la presse et plus largement le champ journalistique, privé et public. Le principe essentiel d'un tel système c'est « l'homme méprisé et méprisable ». Par ce systémique « mépris de l'homme », il s'identifie au despotisme, lequel « ne voit jamais les hommes autrement que dépouillés de leur dignité ».
1- Il n'est pas dans notre intention d'idéaliser ou de béatifier le champ journalistique national.
2- Révision de la Constitution en février 1989 favorable au multipartisme.
3- Sans parler de celle du parti théocratique et de sa violence terroriste démentielle
4- Que résume la formule « tu es avec moi ou contre moi », formule enrichie par celle de l'islam politique « tu es comme moi ou contre moi ».
5- Dans notre pays c'est une constante, que ce soit sous la forme de la torture (voir l'arbitraire de Bachir Hadj Ali) ou sous la forme de la hogra, qui au-delà de l'émotion, revêt le caractère d'un concept opératoire.


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