Le Conseil d'affaires du Commonwealth (CBC), représenté par son responsable délégué au secteur privé, Steve Godfrey, a entamé hier à Alger les travaux de sa réunion régionale consacrée à l'investissement en Afrique, en présence du ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, et du ministre délégué à la Participation et à la Promotion des investissements, Yahia Hamlaoui. Le représentant de l'Algérie au Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), M'hamed Achache, les responsables de l'Agence nationale pour le développement de l'investissement (ANDI) et les présidents des principales organisations patronales algériennes (CNPA, FCE, APA, CGEOA et AFCI) figurent au titre de participant à cette rencontre de deux jours. Organisée pour la première fois en Algérie, cette rencontre s'inscrit, rappelle-t-on, dans le cadre des consultations lancées dans la perspective de la préparation du rapport de la Commission pour l'Afrique (CPA), créée par le Premier ministre britannique Tony Blair, en prévision du prochain sommet du G8 prévu en juillet prochain au Royaume-Uni. Les travaux de cette rencontre - qui doit réunir également des représentants du secteur privé du Maroc, de Tunisie, d'Egypte, de Libye et de Mauritanie - a, rappelle-t-on, pour but de recueillir des propositions et des recommandations sur les politiques à adopter et les mesures à prendre en vue d'accroître le flux des investissements africains et internationaux en direction du continent et de soutenir les efforts du NEPAD pour réaliser ses objectifs. Ils ont également pour fin de réaliser dans les délais prévus les objectifs du développement du Millénaire, en particulier ceux consistant à réduire de moitié la pauvreté à l'horizon 2015 et diminuer le délai (actuellement estimé à un siècle) pour consacrer l'enseignement universel (lire dans notre édition d'hier l'article consacré au sujet). Dans son allocution de bienvenue, présentée intégralement en anglais, Abdelkader Messahel s'est dit ne pas douter un instant de l'utilité de cette rencontre. « Cette rencontre sera d'un précieux apport aux efforts persévérants déployés par notre continent pour atteindre les objectifs de développement qu'il s'est assignés dans le cadre du NEPAD », a-t-il déclaré. Soulignant « les progrès enregistrés dans le domaine du rétablissement de la paix et de la sécurité, de la consolidation de la démocratie, de l'amélioration de la gouvernance et les efforts déployés par les pays africains pour la mise en place de l'environnement le plus propice à une réactivation saine et durable de leurs économies » M. Messahel n'a pas ainsi caché le fait qu'il reste encore beaucoup à faire pour assurer la croissance forte si nécessaire pour réduire de moitié, à l'horizon 2015, la pauvreté sur le continent. Et pour lui, le pari pour les pays africains consiste, entre autres, à « intensifier leurs efforts de réformes de leurs structures et de réadaptation de leur politique économique en vue d'accroître de manière significative les taux d'investissement en Afrique ». Le Commonwealth et la francophonie Abdelkader Messahel a considéré, en ce sens, comme « cruciale » la contribution du secteur privé africain et international pour l'accélération de la croissance économique, le développement de l'emploi et l'intégration régionale, continentale et mondiale. Le ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines a classé aussi « l'appui au renforcement des capacités africaines, la réorientation de l'aide au développement, l'élargissement de l'accès aux marchés et la promotion du partenariat public/privé comme des domaines prioritaires en vue d'accroître la place du secteur privé dans l'économie africaine pour en faire un moteur de croissance ». Intervenant après le discours de Yahia Hamlaoui et d'un responsable de l'ANDI rappelant les avantages du cadre juridique mis en place par le gouvernement pour promouvoir l'investissement privé, le représentant du Commonwelth, Steve Godfrey, a indiqué pour sa part que le choix de son organisation de tenir la rencontre régionale du CBC à Alger s'explique par l'« importance du leadership » de l'Algérie en Afrique et au NEPAD. Un organisme dont elle est, a-t-il dit, « le pilier ». Pour M. Godfrey, le rapprochement du Commonwealth avec les régions francophones du continent résulte du fait que celles-ci constituent le plus grand bloc avec lequel l'Afrique est liée et sous-tend une volonté de son organisation de revoir son approche pour s'impliquer davantage dans la prise en charge des problèmes de cette partie du monde. S'attardant sur les objectifs assignés au CBC et à la CPA, Steve Godfrey a souligné, en outre, que les propositions et les recommandations qui se dégageront des travaux de cette rencontre « seront prises très au sérieux » à Londres. Précisons que les travaux de cette rencontre se sont déroulés à huis clos.