Les travaux de la rencontre du Conseil d'affaires du commonwealth (CBC) avec les représentants du patronat algérien (CGEOA, CIPA, FCE, CSPA, SEV, UNPE, CACI) se sont clos avec l'adoption d'une série de propositions et de recommandations destinées à encourager l'investissement (local et étranger) en Afrique. Les conclusions de cette réunion étalée sur deux jours, organisée pour la première fois en Algérie, ont aussi pour finalité de soutenir les efforts déployés par le NEPAD pour réduire la pauvreté à travers le continent et réaliser les objectifs du Millénaire. Dans leurs recommandations, rendues publiques à l'occasion d'une conférence de presse animée hier à l'hôtel El Djazaïr, les représentants du patronat algérien ont souhaité une « exécution rigoureuse » des engagements pris par les pays les plus développés de la planète lors du sommet du G8 de Kananaskis (Canada) et une contribution des pays riches « pour promouvoir une image de l'Afrique débarrassée des clichés et des stéréotypes ». L'autre point important soulevé par le privé algérien focalise sur la problématique du financement. Sur cette question, il a prôné un meilleur accès aux marchés et aux financements et un assouplissement des mécanismes financiers des institutions régionales et internationales. Pour réduire le poids de la « dette colossale » que le continent traîne comme un boulet au pied, il a été préconisé de défendre l'option de la conversion de la dette en investissements. Dans leur panier de recommandations, les opérateurs privés ont souligné aussi l'importance de « faire suivre les investissements de transferts de technologies ». A l'échelle des pays, le patronat privé algérien a souhaité que les pouvoirs publics accordent une plus grande attention aux opérateurs économiques et qu'ils aient une plus grande place dans la vie économique. Transparence Lors de la présentation des conclusions des travaux du CBC, Mme Koosum Kalyan, conseillère auprès de la commission pour l'Afrique (CPA), créée par le Premier ministre britannique Tony Blair, dans la perspective de la tenue du sommet du G8 à Londres en juillet 2005, a présenté, de son côté, la réforme des systèmes bancaire et financier des pays africains comme un élément primordial pour l'encouragement de l'investissement privé en Afrique. Cela de même qu'elle a jugé important de faire des efforts pour réduire la part du marché informel. « Il est important que le marché informel devienne formel », a-t-elle dit. Mme Koosum - qui n'a pas tari d'éloges à l'égard du NEPAD et de ses initiateurs - a indiqué que la CPA demandera au G8 d'accélérer le processus du cycle de Doha de l'OMC afin de donner un coup de pouce aux pays africains pour finaliser leur adhésion à cette organisation. Elle a évoqué également l'engagement de la CPA pour plaider le point de vue du continent concernant le dossier de la dette de l'Afrique et amener le FMI et la Banque mondiale à être plus regardant, lorsqu'il s'agit de défendre les intérêts du continent. Insistante sur les efforts de transparence en matière de gouvernance qui est attendue des pays africains pour enrayer la corruption et mettre en place un environnement favorable aux investissements, Mme Koosum Kalyan s'est dit attendre aussi des privés qu'ils « nettoient devant leur porte, qu'ils se mettent aux normes et qu'ils s'impliquent dans la lutte contre la corruption ». Comme pour tout processus de développement, Mme Koosum a fait comprendre que la prise en charge des problèmes de l'Afrique nécessitera du temps et qu'il faut, par conséquent, être patient et surtout soutenir les efforts colossaux déployés par les pères fondateurs du NEPAD pour donner au continent une stratégie de développement. Pour elle, la pertinence de ce « cadre de référence (NEPAD, ndlr) défini par les Africains et pour les Africains » se vérifie, d'ailleurs, à travers l'avancée de la démocratie en Afrique et les efforts investis pour réduire les conflits et instaurer la paix à travers le continent. Prenant brièvement la parole, le représentant du CBC, Steve Godfrey, a souligné pour sa part « le bon niveau de participation à cette rencontre et la pertinence des résultats auxquels elle a débouché ». Promettant de rendre publique l'intégralité des actes de la rencontre sur le site web de son organisation dans les prochains jours, M. Godfrey a tenu, en outre, à remercier les autorités algériennes pour l'aide fournie pour garantir le succès de cette première réunion du Commonwealth en Algérie. Une aide, dit-on dans l'entourage de M. Godfrey, « dont devrait se réjouir Tony Blair qui veut inscrire son action pour l'Afrique dans les annales ».