«L'Afrique change et offre des challenges sous le leadership de l'Algérie.» Alger pend le taureau par les cornes. L'attitude attentiste et les forces de résistance promettent de s'amenuiser face à la volonté des décideurs d'en finir avec l'épineux dossier des privatisations. Une volonté dopée par l'insistance des institutions financières internationales, Ex-Im-Bank, la délégation du FMI et la Banque mondiale. La réunion du Commonwealth, hier à Alger, ne peut que constituer un autre catalyseur à cette volonté déjà affichée par le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia «de privatiser 1200 entreprises publiques». Plusieurs chefs d'entreprise et pas moins de sept organisations patronales algériennes ont été invités à la réunion du Conseil d'affaires du Commonwealth. La réunion s'est déroulée à huis clos, hier, à l'hôtel El Djazaïr, sous la présidence du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, du ministre délégué chargé de la Participation et de la Promotion de l'investissement, Yahia Hamlaoui, et du directeur du Conseil d'affaires du Commonwealth, Steve Godfrey. Organisée dans la perspective d'élaborer le rapport de la commission pour l'Afrique créée à l'initiative du Premier ministre britannique, en prévision du prochain sommet du G8, la réunion d'Alger a vu en effet, la participation de la Confédération du patronat algérien, la Fédération des femmes chefs d'entreprise, la Confédération algérienne des opérateurs économiques, l'Association des chefs d'entreprise, le Forum des chefs d'entreprise, le Conseil du patronat et l'Association des opérateurs privés algériens. A ceux-là, il faut ajouter les représentants de quatre sociétés publiques privatisables, des sociétés activant dans le domaine manufacturier, et du Conseil national pour la promotion de l'investissement. Ce n'est donc pas un hasard si l'Algérie a été choisie pour abriter cette réunion. «L'Algérie a été choisie en raison de son rôle au sein du Nepad et du G8 et de son expérience en matière de privatisation» souligne-t-on. D'ailleurs, une commission a été mise sur pied par le Conseil d'affaires du Commonwealth qui accorde une large place au secteur privé en Afrique. Il s'agit pour cette commission de promouvoir le secteur privé. Une idée que le ministre algérien chargé de la Participation et de la Promotion de l'investissement, Yahia Hamlaoui, a bien explicitée. «Cette réunion vise à promouvoir le secteur privé dont la contribution au PIB dépasse les 80 % contre 13 % pour le secteur public», a-t-il déclaré, hier. Pour sa part, le directeur du Conseil d'affaires du Commonwealth, Steve Godfrey, a indiqué que l'organisation à Alger de cette importante rencontre revient au fait que «l'Afrique a changé» et qu'elle offre, dit-il «un grand nombre de challenges, sous le leadership de l'Algérie, qui est un pilier central de l'initiative du Nepad». «Le Conseil d'affaires travaille étroitement avec le secrétariat du Nepad», a affirmé M.Godfrey.