Le marché de gros concernant la branche « agroalimentaire » sera opérationnel à l'automne 2005. Les procédés préliminaires pour son lancement sont amorcés. Toutefois, l'opération menée conjointement par l'APC et la DC vise essentiellement l'intégration des grossistes au sein du marché tout en leur conférant un cadre légal d'exercice. D'après le P/APC, M. Abzar, ce projet, dont le coût avoisine les 6 milliards de centimes est financé par un budget alloué par la wilaya. Les travaux d'assainissement, de goudronnage, d'éclairage et ceux relatifs à la réalisation des équipements (poste de police et station de la Protection civile) seront couverts par ce budget. Les autres structures, à savoir une banque, quelques restaurants, salons de thé et KMS, seront réalisées suivant un montage financier mixte, dont les modalités seront définies par un cahier des charges. Le même élu précise que la structure du marché existe déjà. Néanmoins, l'aménagement nécessaire est soumis à une étude technique qui est dans sa phase finale. « Un avis d'appel d'offres sera lancé vers la fin de ce trimestre. Nous procéderons ensuite à lancer un avis d'adjudication afin de déterminer les attributions tout en accordant plus de priorité aux grossistes », a-t-il expliqué. Présentement, le commerce de gros s'exerce dans des zones conçues exclusivement pour l'habitation. Celles-ci ne peuvent servir de support à une telle activité sans engendrer à l'occasion des désagréments de taille portant préjudice aux riverains. Ainsi à Gué de Constantine comme à Jolie Vue (Kouba), les grossistes sont installés dans des rez-de-chaussée d'habitations non achevées. Ces espaces sont aménagés en entrepôts loués aux commerçants pour une somme située entre 10 et 14 millions de centimes le mois. Pour sa part, le DCP, Youcef Lamari, a, lors d'une précédente entrevue, soutenu qu'il est déconcertant de voir une telle activité livrée à l'anarchie. « Sans évoquer l'insécurité, l'absence des normes d'hygiène, les routes non bitumées, les lieux actuels d'exercice sont dépourvus des commodités les plus élémentaires que peut offrir un centre commercial », a-t-il déclaré. Et d'enchaîner : « Et si avec le concours des services de sécurité, nos agents n'ont pu contrôler que 100 grossistes sur les 380 exerçant à Gué de Constantine, il y a lieu de relever des cas d'activité illégale. » Mais en évoquant le chiffre d'affaires relatif au commerce de gros, estimé à 100 milliards de centimes par jour, ce responsable vise sans doute la réhabilitation de cette branche d'activité. Ainsi, en procédant à la réorganisation de ce type de commerce et à son insertion dans le marché de gros, on aura épargné les zones d'habitation et préservé en conséquence la sérénité des habitants. En revanche, on aura favorisé l'émergence de nouvelles mentalités inhérentes à l'activité commerciale moderne. Allusion faite à l'identification fiscale, à la transaction bancaire et à la facturation. Foisonnant dans le même ordre d'idées, ce responsable a évoqué également les cas relatifs aux situations difficiles, « si nous disposons d'un véritable marché de gros, en cas de catastrophe naturelle, une cellule de crise sera d'emblée constituée. L'alimentation destinée à la population sinistrée sera prélevée à partir d'un stock de sécurité que seul un tel marché pourrait garantir. Dans des situations similaires, le secteur commercial informel s'avère inefficace et ne peut être sollicité pour sauver des vies humaines ».