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Les cinq allemands écroués à la prison d'Illizi
Après le procès, l'appel de la défense
Publié dans El Watan le 01 - 12 - 2004

Convaincu de la non-culpabilité de ses mandants - à savoir les cinq pilleurs allemands qui ont été jugés et condamnés avant-hier par le tribunal de Djanet à trois mois de prison ferme et à verser 35,2 millions de dinars d'amende -, l'avocat de la défense, Adnane Bouchaïb, a introduit hier un pourvoi en cassation.
Selon lui, le procès en appel peut être programmé dans les trois semaines qui viennent, sinon au plus tard dans un mois, du moins dans les délais, soit au maximum dans deux mois. Lors du procès qui a duré près de huit heures, l'avocat de la défense a relevé plusieurs vices de forme et s'est échiné tout au long de ses plaidoiries à démontrer la non-existence d'une intention de vol chez ses mandants qui ne sont que « des touristes qui aiment le désert, venus pour se détendre dans la solitude que leur offre le Tassili ». En essayant de prouver l'absence de cette « intention de vol », l'avocat a tenu d'abord à rappeler que ces gens n'avaient aucun précédent et n'ont aucune connaissance sur le patrimoine recèle le parc du Tassili. Puis, ce sont des « intellectuels : il y a que parmi eux, une chercheuse dans un institut de protection des plantes, une infirmière et deux techniciens. Ainsi, il est clair qu'on n'a pas affaire à une bande de voleurs qui sont venus prendre le patrimoine archéologique de la préhistoire du Tassili ». Pour étayer ses dires, Me Bouchaïb a précisé : « Mes clients ne savaient même pas que l'erg Admer fait partie du parc du Tassili et que ce même parc est protégé par une réglementation à respecter. Ils l'ont dit. Ils ont certes reconnu qu'ils ont ramassé ces pierres pour leur beauté. Ainsi, ils voulaient les ramener chez eux en Allemagne en guise de souvenir de la région, c'est tout. » Sa plaidoirie ne s'arrête pas à ce stade. Il poursuit sa défense en fournissant des arguments à même de prouver l'innocence de ses mandants, qui ont été arrêtés le 20 novembre au cœur du Tassili en possession de pièces archéologiques d'une valeur importante. Autre point sur lequel la défense a axé c'est la responsabilité du guide. « Il ne les a pas informés que c'est interdit de sortir dans le désert sans guide. Bien sûr peut-être parce qu'il ne pouvait pas, car il ne parle aucune langue. Et s'ils sont venus en Algérie, ce n'est pas pour rester dans l'hôtel ou rouler sur les voies goudronnées. Ce sont des aventuriers », a-t-il encore ajouté. Me Bouchaïb a relevé une anomalie dans le déroulement du procès. Pour lui, la partie civile ne devait pas parler en qualité d'expert, or c'est le directeur de l'office du parc, qui a accusé mes clients de vol, qui a analysé et apprécié la valeur de ces objets.
Réponses évasives
Ainsi, l'avocat a qualifié cela de « délit d'initié ». Les cinq accusés n'y sont pas allés de main morte pour rejeter la responsabilité sur leur guide. « Nous l'avons avisé que nous allons sortir dans le désert et que nous n'allons pas revenir avant quatre jours. Il le sait. C'est moi-même qui ai pris langue avec lui, difficilement mais je lui ai expliqué et il m'a donné son accord. D'ailleurs, nous lui avons rassemblé 2000 DA qu'on lui a donnés pour payer les frais de sa nourriture durant notre absence », a dit Ernst Hellmeler, le premier mis en cause, d'autant plus qu'il a reconnu qu'il avait dit au guide qu'il connaissait suffisamment le désert pour s'en sortir tout seul. « Avez-vous dit au guide que vous n'aviez pas besoin de lui car vous connaissez le désert », lui a demandé le juge. Ernst répond : « Oui, je lui ai dit cela, parce qu'il ne nous est d'aucune utilité, en plus il paraissait malade. Nous avons pris une décision en groupe de sortir sans ce guide, en ignorant que cela est interdit et que nous n'avions aucune destination précise. » Selon les déclarations des prévenus, les pièces archéologiques ont été ramassées uniquement par Ernst H. et Dirk Lehmann. Les autres, à savoir les deux femmes El Frieda Maria Kellner et Elisabeth Wolf ainsi queWolfgang Garhammer, n'avaient pris connaissance de l'existence de ces pièces dans leurs bagages et les deux véhicules appartenant à Ernest qu'après leur arrestation. « Nous nous déplacions ensemble, mais quand nous nous arrêtions, chacun est libre d'aller où il veut et de faire ce qu'il lui plaît. Moi je filmais à chaque arrêt et je ne faisais pas attention à ce genre de détails », a déclaré Wolf Elsabeth, 36 ans. Le témoin, qui n'est autre que le guide, Azzedine Chabrou, a juré qu'il a expliqué aux touristes qu'il était interdit de sortir sans guide. Selon son témoignage, qui a été ensuite rejeté par Hellmeler Ernst, il leur a même ramené un gendarme pour leur mieux expliquer la situation. « Pourquoi aviez-vous fait appel à un gendarme ? », lui a demandé l'avocat de la défense. « Je voulais dégager ma responsabilité parce que j'ai vu qu'ils étaient déterminés à sortir dans le désert sans guide. » Beaucoup de contradictions ont été relevées dans les témoignages du guide. Me Bouchaïb a mentionné que « dans le procès-verbal de la gendarmerie, le guide n'avait pas souligné ce dernier point ».
Procès exemplaire
Auparavant, le juge a fait la lecture des trois chefs d'inculpation retenus contre eux : vol, tentative de faire sortir illégalement du territoire national des objets d'art et infraction au décret présidentiel 37-88 portant réglementation régissant le parc national du Tassili, surtout en ce qui concerne les articles 9, 10, 17 et 25 du décret qui date de 1997. Le procureur de la République a criblé de questions le guide. Il était « dans la peau » d'une institution qui cherche à équilibrer le procès. Censé défendre la partie civile et, par ricochet, le témoin (le guide), le parquet n'a pas lésiné sur les mots au point de faire « plonger » le témoin dans des altercations qui amoindrissent la responsabilité ou plutôt la culpabilité des accusés. D'ailleurs, il a requis une année de prison ferme seulement, alors que la juridiction douanière a demandé l'expulsion des touristes, la saisie des objets volés et des deux véhicules appartenant aux accusés ainsi qu'une amende de quatre fois 5,2 millions de dinars. Quant à la partie civile, elle a demandé que la loi soit appliquée en exigeant le versement à l'OPNT de 10 millions de dinars pour chacun des cinq prévenus. Le directeur de l'OPNT, Hocine Ambes, représentant la partie civile, a demandé aux accusés s'ils savaient que le parc du Tassili est classé par l'Unesco comme l'un des sept sites archéologiques les plus importants et les plus anciens de par le monde. A cette question, les cinq prévenus ont répondu négativement. L'avocat de la défense a trouvé cela ahurissant. « Comment peut-on évaluer des pièces ? Sur quelle base peut-on dire que tel ou tel objet vaut telle ou telle somme ? Ce n'est pas à la partie civile de définir la valeur des objets volés », a-t-il précisé. Le verdict, qui est tombé tard dans la soirée du lundi 29 novembre, est jugé par nombre d'observateurs comme étant un procès exemplaire. Les cinq accusés étaient complètement effondrés au moment où le jugement a été prononcé. « Trois mois ferme et 35,2 millions de dinars d'amende ! C'est impossible », commente une Allemande ayant requis l'anonymat. L'attaché consulaire, qui s'est déplacé à Djanet pour assister au procès, s'est refusé à tout commentaire sur le verdict. « Je ne peux pas commenter une décision de justice. Je suis là uniquement pour accomplir mes obligations de travail », nous a-t-il répondu.


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