Le verdict est tombé hier à 20 heures après un procès qui aura duré 8 heures. Outre la peine de prison ferme, la justice a condamné les faux touristes à une amende de 30 millions de dinars à payer à l'Office du parc national du Tassili. Le juge a enfin requis une amende de 45,2 millions de dinars à verser à la douane, alors que les deux véhicules de marque Toyota ainsi que les pièces subtilisées ont été saisies par les autorités judiciaires. Le procès des 5 touristes-pilleurs allemands s'est ouvert, hier, aux environs de midi au tribunal de Djanet. Tôt le matin, les accusés ont été conduits de la prison d'Illizi vers le lieu de leur comparution. entassés dans leur box, ils affichent une mine quelque peu défaite. Après les avoir appelés à la barre pour vérifier leur identité, le président du tribunal énoncera les trois chefs d'inculpation retenus contre eux, à savoir tentative d'exportation de manière illégale une marchandise protégée, vol et violation du décret 87-88 régissant le Parc national du Tassili. Après quoi les accusés seront entendus à tour de rôle. Le premier à faire face à la rafale de questions du président du tribunal et du procureur de la République est Ernest Hellmeler. Ce dernier est entendu pendant deux longues heures. Comme les autres touristes, M. Hellmeler a soutenu qu'il s'est rendu à erg Adner rien que pour voir les dunes, mais pas pour piller les objets archéologiques puisqu'il n'a rien à voir avec le domaine de l'archéologie. Les pièces archéologiques trouvées en leur possession, c'est pour garder un souvenir du Sahara qu'ils disent aimer beaucoup. Les inculpés ont dit aussi ignorer que les lois algériennes interdisent le ramassage des pièces archéologiques. Ils ont aussi nié avoir faussé compagnie à leur guide. Pour eux, ils sont partis sans lui parce qu'il est malade et parce qu'il lui est interdit de se rendre dans le Sahara en dehors de la route bitumée. Ils disent même lui avoir remis 2 000 DA pour faire face à ses besoins le temps qu'ils reviennent de leur pérégrination. Chebrou Azzedine, le guide, soutient pour sa part que ces touristes lui ont bel et bien faussé compagnie et qu'il les a déjà avertis de l'impossibilité de se rendre dans le sahara par les pistes. La partie civile, c'est-à-dire le directeur de l'OPNT, a soutenu qu'il est difficile de croire les propos des touristes, à savoir que le ramassage était aléatoire car, argue-t-il, toutes les pièces ramassées datent de la préhistoire. Il a demandé 10 millions de dinars pour chacun des accusés comme dommages et intérêts. Pour sa part, le représentant de la douane a demandé la saisie des deux véhicules des touristes et de la marchandise. Le procureur de la république a requis, quant à lui, une année de prison ferme pour les touristes-pilleurs. En prenant la parole, la défense représentée par Me Bouchaïb a regretté les dimensions données à cette affaire. Elle a présenté ses clients comme des gens normaux à la recherche de sensations fortes. Me Bouchaïb n'a pas manqué de confondre le guide des touristes auquel il a reproché sa méconnaissance des langues étrangères. Après quoi la parole est donnée, encore une fois, aux accusés qui ont tous regretté leur acte tout en demandant pardon à l'Algérie. A. C.