Nous n'excluons pas l'ouverture des frontières terrestres avec le Maroc. Toutefois, pour l'heure, cette question ne revêt pas un caractère urgent et ne figure pas parmi les priorités du gouvernement algérien », a précisé hier Noureddine Yazid Zerhouni, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. L'Etat algérien, observe M. Zerhouni, n'est pas naïf pour répondre dans l'immédiat à une telle demande. Dans une déclaration à la Chaîne III, le représentant du gouvernement a estimé que l'ouverture des frontières est un élément important et non négligeable dans la construction d'un Maghreb cohérent. Cependant, il y a lieu de clarifier la situation avant d'opérer une quelconque ouverture. Rappelant dans ce contexte que l'initiative de la fermeture des frontières ne revenait pas à l'Algérie. « L'ouverture des frontières est une préoccupation permanente du président de la République et un souci de la majorité de la population maghrébine qui est pour une démarche unilatérale, cohérente et complémentaire », a soutenu M. Zerhouni en insistant sur la nécessité, au préalable, de mettre en place des mécanismes appropriés pour faire face aux multiples problèmes qui se posent au niveau des frontières, entre autres le phénomène de la contrebande. Se voulant plus explicite, le ministre de l'Intérieur a indiqué que le problème de la circulation aux frontières algéro-marocaines n'est pas une question isolée mais celle-ci doit être prise dans un cadre général sans perdre de vue le fait que « la circulation des biens et des personnes aux frontières ne peut être dissociée d'une approche globale de ce que nous voulons faire de notre grand Maghreb ». Le ministre a plaidé, en outre, en faveur d'un Maghreb qui soit « équitable » pour l'ensemble des pays de la région. « Il ne s'agit pas de construire un Maghreb où les uns gagnent et les autres perdent. Le Maghreb ne se limite pas seulement au Maroc et à l'Algérie. Il faut que tous les peuples qui se trouvent dans cet ensemble trouvent leur place et les citoyens maghrébins ont pour ambition de voir cela se concrétiser », a-t-il souligné. Sur un autre chapitre, répondant à une question relative à l'enlèvement des deux Autrichiens, M. Zerhouni a rétorqué que l'Algérie n'est concernée ni de près ni de loin par ce sujet, car le rapt ne s'est pas produit sur le territoire algérien. « Nous condamnons toutes les violences et le terrorisme là où il se trouve et nous le combattrons jusqu'à son éradication. Toutefois, nous tenons à préciser que l'Algérie n'est nullement concernée par la question de l'enlèvement des Autrichiens », a précisé le représentant du gouvernement qui a encore une fois appelé les citoyens à faire preuve de vigilance.