Le Congrès mondial amazigh (CMA) dénonce les graves atteintes contre les libertés individuelles et collectives en Algérie et dans d'autres pays du Maghreb. Dans son rapport alternatif remis au Comité des Nations unies pour les droits civils et politiques, le CMA relève tous les dépassements dont font objet les populations berbérophones dans cette région et dénonce les violations des libertés de la presse et de culte en Algérie. Ce rapport sera examiné par ledit comité, le 15 avril prochain, au même temps que le rapport de l'Etat. C'est ce qu'a affirmé le président du CMA, Belkacem Lounès, lors d'une conférence de presse animée hier au siège du quotidien El Watan (Alger). Le CMA s'élève dans son rapport contre, outre la négation de l'identité amazighe et la marginalisation socio-économique des régions berbérophones, l'impunité concernant les crimes commis durant les événements du printemps noir 2001 en Kabylie. « Dans ce rapport, nous avons insisté sur un certain nombre de violations des libertés et des droits humains ainsi que sur la lancinante question de l'impunité. Le pardon ne devra pas précéder le jugement des auteurs des crimes commis contre des civils dans la région de Kabylie », déclare Belkacem Lounès. Revenant sur la question de la réouverture des frontières algéro-marocaines, l'orateur plaide pour la libre circulation des personnes. « Les citoyens des deux pays ont le droit de circuler librement. Ce sont des peuples qui ont la même histoire et la même langue », dit-il, en précisant que le même droit doit être accordé aux Touareg. Le président du CMA annonce, dans la foulée, la volonté de son organisation de tenir son 5e congrès en Algérie, en juillet prochain. Le CMA, qui compte tenir ses assises dans l'une des wilayas de Kabylie, Tizi Ouzou ou Béjaïa, attend toujours l'autorisation des autorités locales. « Nous avons déposé deux demandes d'autorisation. L'une au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou en janvier dernier et l'autre au niveau de la wilaya de Béjaïa, le 12 février dernier. Jusqu'à maintenant, nous n'avons reçu aucune réponse », indique-t-il. L'orateur reste optimiste quant à la possibilité d'avoir l'autorisation à temps. « Il n'y a aucune raison qui justifierait l'interdiction de notre congrès. Le Maroc n'est pas plus ouvert que l'Algérie », estime-t-il.