Le bourreau de Samah, la petite écolière enlevée en 2005, Walid Hamdi, 28 ans, a été reconnu coupable de crime et condamné hier à la réclusion criminelle à perpétuité. Biskra. De notre correspondant Ses co-accusés, H. A., 29 ans, et T. M., 22 ans, ont été, quant à eux, innocentés par la cour criminelle de Biskra, qui les a relaxés. Les faits, qui avaient ébranlé la vie du paisible village de Badesse, situé dans la daïra de Zeribet El Oued à une centaine de kilomètres au sud-est de Biskra, remontent au 9 novembre 2005, quand les parents d'une écolière de 13 ans constatent que leur fille avait disparu. Ils déposent plainte pour enlèvement à la gendarmerie. Les recherches tous azimuts sont restées vaines jusqu'au 13 avril 2007. A Badesse, ce jour-là, dans une bâtisse inhabitée, un ouvrier maçon s'était enfoncé à mi-genoux dans le sol meuble d'une des pièces qu'il devait retaper. Quelques coups de pioche et de pelle supplémentaires lui font découvrir un cadavre nu et en décomposition avancée d'un enfant, gisant pieds et poings liés, avec pour tout linceul un sac en plastique attaché avec un lacet de basket qui contenait aussi un cartable et un tablier, ce qui permettra rapidement l'identification du corps, qui n'est autre que celui de la petite Samah, l'innocente écolière portée disparue en 2005. Les soupçons du voisinage, comme ceux des enquêteurs, se portèrent très vite sur Walid le cousin de la victime, un repris de justice. Interrogé par les gendarmes, le principal suspect niera tout en bloc, puis au fil de l'interrogatoire, il finira par accuser deux jeunes parmi ses connaissances, H. A. et T. M., qu'il aurait « surpris en train d'abuser de sa cousine ». A la barre, il réitérera ses accusations, expliquant que le matin de la disparition de l'écolière, Walid se serait réveillé tôt, et après avoir pris son petit-déjeuner au café du village, il serait revenu vers 7h30 vers le logis de sa sœur, qui n'est autre que la tante de Samah. Il dira : « En passant devant la maison voisine, inhabitée, j'ai poussé la porte entrebâillée et j'y ai découvert à côté du corps dénudé et sans vie de Samah, H. A., et T. M., dans une posture qui ne laissait aucun doute sur leurs agissements criminels. » « Qu'avez-vous fait alors ? », lui demande posément le président de la cour criminelle. Et celui-ci de répondre : « H. A. m'a ordonné de ligoter les mains de ma cousine ; je lui ai obéi par crainte pour ma vie, ensuite il a promis de me verser 7 millions de centimes pour acheter mon silence. Et pendant que T. M. creusait un trou, j'ai aidé H. A. à mettre le corps, pieds et poings liés dans un sac en plastique dans lequel j'ai glissé moi-même le tablier et le cartable de ma défunte cousine. » Les deux co-accusés, appelés à leur tour à la barre, nieront avoir rencontré ce jour-là le principal accusé ; ce qui n'empêchera nullement le procureur de requérir la peine capitale pour les 3 jeunes inculpés d'association de malfaiteurs, d'enlèvement, de sévices sexuels, de meurtre avec préméditation, de non-assistance à personne en danger et de non-dénonciation d'actes criminels. Les avocats des jeunes H. A. et M. T. défendront brillamment leurs clients, réfutant, avec preuves à l'appui et force témoignages à décharge, les accusations mensongères d'un Walid insensible, empêtré dans ses contradictions et ses dénégations, contredit par sa propre mère, et contre lequel, comme il fallait s'y attendre, la cour criminelle de Biskra a prononcé la perpétuité.