A l'intersyndicale de la Fonction publique, l'heure n'est guère à l'abdication. Cette entité autonome regroupant en son sein huit syndicats décide, au moment même où l'UGTA de Sidi Saïd tient son onzième congrès au prestigieux hôtel El Aurassi d'Alger, de reprendre le chemin de la protestation, bravant les menaces du gouvernement et refusant de céder à ses pressions multiformes. Les discussions entre ses membres, entamées vendredi, ont abouti à un accord de principe sur la forme que prendra le prochain mouvement de protestation, à savoir la grève, affirme Rachid Malaoui du Syndicat national autonome des professionnels de l'administration publique (Snapap). La date et la durée de cette grève seront fixées lors de la réunion prévue demain après-midi, précise notre interlocuteur qui exprime la ferme détermination de l'intersyndicale à aller de l'avant jusqu'à ce qu'elle arrache les droits socioprofessionnels des fonctionnaires qu'elle représente. « La grève aura lieu en avril. Il reste juste de décider de la date exacte et de la durée de ce mouvement de protestation », indique M.Malaoui qui atteste que les revendications de l'intersyndicale demeurent inchangées. Outre la grille des salaires, elle réclame une revalorisation du point indiciaire, la révision du système indemnitaire, la suppression de l'article 87 bis, l'intégration des travailleurs contractuels dont le nombre dépasse les 300 000. Au plan des libertés, cette entité syndicale autonome exige à ce qu'elle soit reconnue à part entière comme l'un des partenaires sociaux du gouvernement, contestant ainsi le fait que l'UGTA soit le seul et l'unique interlocuteur du gouvernement. Elle revendique également le respect du droit à la grève constitutionnellement consacré et demande à ce que cesse l'ingérence des pouvoirs publics dans les affaires purement internes des syndicats. « Nous refusons que les syndicats soient utilisés à des fins politiques. Nous sommes autonomes, voire indépendants. Nous avons une mission bien précise de préserver et de défendre les droits socioprofessionnels et moraux des travailleurs », soutient M.Malaoui. L'intersyndicale a déjà organisé des grèves en janvier et février derniers. Grèves qui ont été largement suivies par la base et qui ont provoqué une paralysie de différents secteurs d'activité dont les écoles et les universités. Acculé par ces mouvements de protestation cycliques, le gouvernement n'a trouvé de moyens pour les faire taire que de déclarer ces actions revendicatives « illégales » et de poursuivre en justice leurs initiateurs.