Bousculades, piétinement et entassement des uns sur les autres jusqu'à suffocation constituent le lot quotidien de 770 élèves qui, rejoignant à bord de deux bus leur collège distant de 4 km, vivent un interminable calvaire sans qu'aucune autorité n'interfère pour atténuer l'intensité, pas même l'APC qui s'est résignée, à son corps défendant, à résoudre l'épineuse équation du transport de tant d'élèves avec des moyens dérisoires : 2 bus de 80 places chacun. « L'angoisse qui s'empare des enfants au lendemain de leur accès au collège est allée en grandissant », dira Alaïli Smaïl, président de l'association des parents d'élèves. A l'idée de vouloir rejoindre le collège parmi les premiers, pas moins de 200 élèves se présentent en même temps, se bousculent et se piétinent avant de monter et faire le voyage entassés, compte tenu du fait que la capacité du bus ne dépasse guère les 80 places. Le parc roulant dont dispose l'APC se résume à 5 bus. Deux sont affectés au transport des lycéens jusqu'à Aïn Hadjel, deux assurent la navette entre le village et le collège et un bus fait le ramassage des collégiens à travers les dechrate de Ouled Amra, Karma et Krabia. A ce même problème de transport qui dure depuis plus d'une décennie, il faut ajouter celui de la mixité qui se pose avec acuité puisque les parents d'élèves voient d'un mauvais œil ces bousculades entre filles et garçons. Cette situation est née en 1993 après que le wali de l'époque, présentement wali de Médéa, avait décidé, inspiré par la nature gonflante des sols de Sidi Hadjres, nous dit-on au niveau de cette commune, de créer une nouvelle ville au lieudit Stahl situé à 4 km du village sous prétexte qu'à cet endroit les terrains sont plus aptes à recevoir les projets destinés à Sidi Hadjres. C'est d'ailleurs dans ce contexte qu'il y a eu la programmation de 304 logements en autoconstruction, 140 logements ruraux, un CEM et une maison de jeunes. Cette nouvelle ville n'a jamais vu le jour. « L'autre élément ayant accru l'acuité du problème de transport a été la faible capacité de la cantine du CEM qui ne pouvait assurer plus de 200 repas », nous dira le vice-président de l'APC. Les 300 élèves ne pouvant déjeuner sur place, rentrent à la maison en partie en bus et les autres à pied, en empruntant la RN 40 réputée dangereuse, eu égard à sa grande fréquentation. Ce qui est également redouté dans ce tronçon, ce sont les accidents qui peuvent surgir à tout moment. La population de Sidi Hadjres, en concertation avec l'APC, propose en urgence la reconversion d'une école primaire de 9 classes située au village qu'il faudrait réaménager en CEM, et reconvertir l'existant en section de lycée en attendant la construction d'un CEM à Sidi Hadjres. Parents, élèves et assemblée populaire communale qui sont à leur énième levée de boucliers contre cette situation – laquelle va s'accentuer l'année prochaine avec le doublement de l'effectif qui va accéder à la première année moyenne et qui va dépasser les 800 élèves – ne semblent plus être en mesure de supporter et faire supporter à leur progéniture toutes les vicissitudes du transport scolaire rendu suicidaire par tant de défaillances.