Supplice n En attendant la réalisation de nouveaux moyens de transport, les voyageurs continuent de s'entasser dans des bus. Tout le monde s'accorde à dire que l'un des plus grands soucis des citoyens dans la capitale réside dans le déplacement dans des bus. La souffrance commence aux arrêts où il faut attendre parfois près d'une heure pour voir enfin le bus arriver. Pour y accéder, il faut être bien bâti, car les voyageurs se livrent à une véritable bousculade. Le calvaire ne s'arrête pas là, puisque les voyageurs sont contraints de supporter l'épuisement causé par le fait de passer des dizaines de minutes debout et entassés dans ces bus. L'entreprise publique Etusa n'arrive pas à répondre aux besoins des voyageurs malgré l'acquisition de nouveaux bus. Pour leur part, les transporteurs privés sont loin de satisfaire la demande, notamment durant les heures de pointe (le matin et en fin de journée). Ce qui accentue la souffrance des voyageurs, c'est le fait que les privés cessent leur activité tôt. A partir de 17 heures, rares sont les bus qui continuent de circuler et les voyageurs sont contraints d'opter pour les taxis clandestins. D'ailleurs, dans certaines stations, l'afflux des clandestins est remarquable en fin de journée, sachant qu'ils auront certainement une clientèle en raison de l'inexistence de bus de transport en commun. «A plusieurs reprises, j'ai été obligé de prendre un clandestin et de payer 300 DA de Tafourah à Chevalley. Il faut mettre un peu d'ordre dans cette activité et obliger les transporteurs à travailler jusqu'à 19 heures, car parfois, nous ne trouvons même pas de clandestins», déplore Rachid, la trentaine, qui travaille à Aïn Taya et habite Bouzaréah. Pour notre interlocuteur, il faut que les propriétaires de bus comprennent qu'ils sont, tout d'abord, des prestataires de service et non pas des commerçants. Il est vrai que ces derniers s'en retournent chez eux, aussitôt leurs sacoches remplies, ne se souciant guère des voyageurs qui travaillent loin et prennent du temps pour arriver à la station. Certaines lignes, à l'image de Tafourah-Ouled Fayet et Tafourah-Aïn Taya, connaissent un manque flagrant de bus en fin de journée. «Nous sommes obligés d'arriver ici avant 17 heures. Si nous avons un quelconque empêchement, il ne nous reste plus qu'à prier pour trouver un taxi clandestin», témoigne Hassiba, infirmière à l'hôpital Mustapha et habitant à Aïn Taya, à l'est d'Alger. Les témoignages sur le calvaire que vivent les voyageurs ne manquent pas et nos interlocuteurs appellent les autorités concernées à mettre de l'ordre dans ce secteur et à envisager des solutions pour son amélioration.