Pendant que la centaine de participants au cross national de la police s'échauffaient non loin du mausolée de Sidi Saïd, en plein cœur de la ville, les organisateurs de cette manifestation sportive, totalement dédiée à la sûreté nationale, avaient eu l'ingénieuse idée d'inviter d'anciennes gloires de la sphère sportive de Mostaganem. Il y avait là Berrabah Benabed, un boxeur racé doublé d'un infatigable formateur, Boumediène Mokhfi et Hadj Kaddour Bendénia, deux redoutables judokas, Ould El Bey, ancien de l'équipe nationale de football et gloire incontestée de l'ESM, un cycliste, un gymnaste, un volleyeur, un arbitre international... Ils étaient une dizaine à être honorés par la DGSN. Dignes et fiers à la fois, ces sportifs qui commençaient à emprunter la pente qui mène à la retraite, savouraient ce sacre inattendu. Alors que leurs silhouettes approximatives commençaient à se fondre dans la foule des anonymes, il aura fallu ce cross national pour qu'ils retrouvent, en cette douce matinée de printemps, un peu de cette ardeur qui fait la différence, entre un authentique champion et les affabulateurs qui peuplent actuellement nos stades, sans panache et sans conviction ; le regard irrémédiablement rivé sur la fiche de paye et les primes de matchs.