A l'initiative du centre de santé communautaire d'El Khroub, le directeur de l'Office national de lutte contre la drogue, M Abdenouri, a présenté, mercredi dernier, une communication articulée essentiellement autour de la corrélation entre la toxicomanie et la propagation du sida. L'intervenant a, à cet effet, donné des chiffres effarants concernant l'usage et la commercialisation de la drogue en Algérie, affirmant, à ce sujet, que 5 t de cannabis traité, et plus d'un demi-million de comprimés anxiolytiques ont été saisis durant le premier semestre de l'année en cours par les services concernés. Des chiffres en nette progression, a-t-il soutenu, comparativement aux années précédentes, ce qui dénote la gravité de la situation d'autant que « la proportion des produits saisis ne représente que 12 à 15% de ceux en circulation sur le marché ». Evoquant l'affaire de Digromed, qualifiée de scandale dans les milieux pharmaceutiques et qui a été marquée par l'arrestation, le mois dernier, de son directeur régional et d'autres cadres pour notamment « trafic d'influence », le conférencier a rendu des pharmaciens responsables de la proportion prise par les produits anxiolytiques en circulation. Cela étant, il a également parlé de la passoire marocaine affirmant, à ce titre, qu'une partie de la drogue transitant par les frontières ouest du pays est commercialisée sur tout le territoire national alors que l'autre partie est « embarquée » vers les pays du Moyen-Orient. La voie maritime a été citée comme étant un moyen utilisé par les trafiquants qui profitent des vagues pour acheminer leurs marchandises. Des quantités importantes de drogues sont, chaque année rejetées par la mer comme c'était le cas dernièrement à Jijel.