“Pas moins de 60% du cannabis récolté au Maroc est écoulé en Algérie. Si nous ne faisons rien pour mettre fin à la propagation du phénomène, notamment la consommation du kif, nous serons face à une situation catastrophique”. Cet avertissement est du directeur général de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie qui s'exprimait, le week-end dernier, lors de la commémoration de la Journée mondiale de lutte contre la drogue à Sétif, En effet, A. Sayeh a affirmé que l'étau s'est resserré sur les barrons de la drogue dans les pays européens, ce qui les poussent à chercher de nouveaux marchés pour leur production. En effet, selon le DG de l'office, l'Algérie est actuellement le marché de substitution pour les barrons marocains. La présence de liquidité ainsi qu'une jeunesse oisive et désemparée font de l'Algérie un marché prospère pour les dealers installés chez nos voisins. Par ailleurs Sayeh a indiqué que 85% des personnes, dont l'âge varie entre 16 et 45 ans, présentées devant les tribunaux, sont toxicomanes. “L'Etat est conscient de cette catastrophe pour la prise en charge des toxicomanes en construisant 53 centres intermédiaires et 15 centres de soins spécialisés à travers le pays ainsi que l'initiation d'opérations de formation et de communication”, dira le représentant du ministère de la Justice présent à cet événement. Toujours selon ce dernier, l'Etat a consenti une enveloppe financière de 500 milliards de centimes pour mener à terme ces opérations et actions. D'autre part, selon M. Sayeh, l'office entamera incessamment une enquête nationale qui touchera 45 000 jeunes et 10 000 familles dont l'objectif est de connaître le degré de propagation du fléau au niveau de notre société selon l'âge, le sexe et la situation sociale. Les résultats de cette dernière seront rendus publics dans un délai de huit mois et permettront l'élaboration du plan d'orientation quinquennal (2009/2013) de lutte contre la drogue et la toxicomanie en Algérie. Pour le choix de la wilaya de Sétif afin d'abriter les festivités officielles M.Sayeh dira : “À l'office, nous sommes conscients que la drogue est partout dans le pays et la sensibilisation doit se faire dans toutes les wilayas. C'est pour cela qu'on est sortis de la capitale. Je souligne aussi que nous avons trouvé toutes les facilitations de la part du premier responsable de la wilaya pour tenir notre rencontre dans la deuxième wilaya du pays.” F. S.