Quand l'ail, un condiment bien de chez nous, nous arrive de Chine, il est légitime, non pas de s'interroger sur l'efficacité de la politique agricole et sur les différents dispositifs d'aide autour desquels celle-ci s'articule pour permettre aux agriculteurs qui en bénéficient d'arriver à une meilleure productivité, mais sur ce que fait cette même politique pour protéger les produits agricoles contre une concurrence féroce, maintenant que les barrières douanières sont levées devant les produits étrangers, souvent de même qualité mais présenté avec un meilleur conditionnement . Un exemple frappant : le kilo d'ail, produit algérien, coûte 100 DA sans emballage. Présenté sous forme de chapelets, le kilo d'ail importé de Chine revient à 160 DA, voire à 200 DA. Comparaison : la gousse d'ail produit en algérie est plus petite que celle produite en Chine. Mais est-ce une raison pour consommer chinois dans ce cas précis, quand notre produit national se trouve avec une telle abondance que, même si on ne tenait pas compte de la qualité bio, son prix demeure très compétitif et, par conséquent, très incitatif à la consommation ? Ailleurs, chez les marchands ambulants, le kilo d'ail est à 50 DA, signe d'un meilleur rendement de ce produit. Cependant, pour inciter le consommateur à se décider pour l'ail importé, certains commerçants, qui font la promotion de ce produit, le présentent seul sur les étals et, nécessité faisant loi, le produit chinois se vend ! Conclusion : ce n'est pas tout de produire en quantité et en qualité si on n'a pas posé clairement les règles du marché. Une telle déréglementation de nos marchés pourrait à l'avenir porter un coup fatal à toute la production et à l'économie nationale.
