La problématique de l'emploi restera posée en partie, tant que les investissements continuent à faire défaut. Et ce ne sont pas les solutions de bricolage ou de replâtrage, mises en œuvre depuis des années, qui vont répondre à des besoins de plus en plus croissants. Les dispositifs de soutien de l'Etat à l'emploi, dans le cadre de la caisse nationale d'assurance chômage (CNAC) et des agences nationales de gestion des microcrédits et de soutien à l'emploi des jeunes (Angem/Ansej) ont connu leurs limites à cause des hésitations et réticences des banques publiques quant au financement des projets de création de microentreprises par les chômeurs, notamment des diplômés des universités et autres centres de formation. Les pouvoirs publics laissent entendre, quant à eux, que la situation de l'emploi a marqué un léger mieux en 2007, où il a été enregistré, selon les statistiques livrées lors d'une récente session ordinaire de l'assemblée populaire de wilaya (APW), la création de près de 61 000 emplois, dont plus de 13 000 permanents contre près de 44 000 avec près de 15 000 postes de travail permanents en 2006. Une appréciation qui ne semble pas être partagée par des élus, dont le député Mohamed-Salah Bouchereb, qui vient de transmettre par écrit une question au ministre de la Solidarité nationale et de l'Emploi, à travers laquelle il interpelle celui-ci sur l'avenir des jeunes sans emploi, de plus en plus nombreux d'année en année. Le chômage a pris une ampleur, à telle enseigne que les jeunes n'hésitent plus à faire valoir leur droit à l'emploi, fait-il remarquer, en citant les manifestations qui ont eu lieu devant les sièges d'Arcelor Mittal (ex-complexe sidérurgique d'El Hadjar), de Fertial, (ex-Asmidal) et dans certaines zones industrielles, pour demander de l'embauche. Des centaines de jeunes universitaires viennent chaque année grossir les rangs des chômeurs dans une région qualifiée de capitale économique de l'est algérien, a-t-il par ailleurs noté, avant de faire observer que le quota des contrats de pré-emploi (CPE), attribué à la wilaya, ne couvre que 20 % de la demande. Ce qui a engendré une forte pression sur la direction de l'emploi et un malaise chez les jeunes, qui doivent encore attendre longtemps pour accéder à un hypothétique emploi. La fuite en avant des grandes entreprises, peu soucieuses du renouvellement de la force de travail après le départ de certains salariés à la retraite pour raisons économiques (réduction des charges du personnel), complique la problématique de l'emploi, estime le député qui demande au ministre de l'éclairer sur les critères servant à la détermination et la fixation des quotas de CPE à travers les wilayas du pays. Les spécificités de certaines wilayas, y compris celle de Annaba, exigent des compléments en contrats de pré-emploi du fait que le chômage se pose avec une acuité particulière, soutient-il. Et d'avertir que le chômage est synonyme de criminalité, d'émigration clandestine (harraga), de drogue et d'autres maux sociaux.