Le plus important résultat de la dernière rencontre entre Mahmoud Abbas et Ehoud Olmert semble être cette décision de poursuivre le dialogue entre les deux parties, malgré les difficultés sur le terrain. Ghaza : De notre correspondant Les Palestiniens sont furieux contre la poursuite de la colonisation de leurs terres en Cisjordanie et dans la ville sainte d'El Qods, alors que les Israéliens se lamentent de la poursuite de ce qu'ils qualifient de « terrorisme palestinien ». C'est dans ce contexte que s'est tenue lundi une nouvelle rencontre entre le président palestinien et le Premier ministre israélien, la première depuis le 19 février. Le 2 mars, Mahmoud Abbas avait arrêté ce genre de contact au plus haut niveau, suite à la vaste agression israélienne contre la bande de Ghaza, dont le résultat a été la mort de plus de 130 Palestiniens, en plus des dégâts matériels qui se comptent par dizaines de millions de dollars. Ce massacre israélien a failli mettre fin aux espoirs de voir les deux parties aboutir à un accord final avant la fin de l'année 2008, comme il a été convenu lors de la conférence d'Annapolis à la fin de l'année 2007. Le négociateur palestinien, Saeb Erekat, a estimé que la poursuite par Israël de ses activités de colonisation dans la partie orientale et à la périphérie de la ville sainte d'El Qods ainsi que dans d'autres coins de la Cisjordanie occupée restait un obstacle majeur à l'objectif fixé à Annapolis. « La crédibilité du processus de paix doit être restaurée. La poursuite des activités d'implantation rogne cette crédibilité et sape la possibilité de conclure un accord de paix », a-t-il dit. Selon un haut responsable israélien, Olmert, de son côté, a reproché à Abbas de ne pas réprimer suffisamment les activistes hostiles au processus de paix sur le territoire qu'il contrôle, à savoir la Cisjordanie, la bande de Ghaza étant passée en juin 2007 sous celui du mouvement islamiste Hamas. Ce responsable a omis de relater toutes les actions précédentes et actuelles de l'Etat d'Israël contre les infrastructures et les hommes des services sécuritaires palestiniens, ce qui a contribué à les affaiblir au point qu'ils n'ont pu résister aux coups portés par les hommes armes du Hamas. Les responsables de ce mouvement n'ont pas perdu l'occasion de critiquer le président palestinien. Cette rencontre « contredit les affirmations d'Abou Mazen (Mahmoud Abbas) qui a affirmé qu'il n'y aurait de rencontres avec l'occupation qu'après la fin de l'agression. Ces déclarations n'étaient que pure manipulation », a indiqué le mouvement islamiste. Le Hamas « rejette catégoriquement la poursuite des rencontres Abbas-Olmert car elles masquent la poursuite de la colonisation, la judaïsation de la ville sainte et donnent une justification à la poursuite des crimes contre le peuple palestinien. D'un autre côté, ce mouvement, qui n'arrête pas de prôner la résistance armée contre Israël comme seul moyen d'aboutir au règlement de la question palestinienne, a décidé l'arrêt des tirs des roquettes artisanales contre le territoire de l'Etat hébreu dans ce qui semble être une trêve tacite entre le Hamas et Israël. En contrepartie, Israël continue d'asphyxier les citoyens de la bande de Ghaza, les véritables victimes de l'embargo imposé par l'Etat hébreu à ce territoire. Les citoyens sont malades de ne pouvoir sortir de cette grande prison. Seuls ceux qui ont décidé de la contrôler par la force et par un acte courageux, celui de remettre les clés des institutions de l'Autorité palestinienne au président Mahmoud Abbas peuvent mettre un terme à ce calvaire.