Pour avoir été pris en flagrant délit de corruption, Batouri Mohamed, greffier principal au tribunal de Annaba, a été placé, mercredi dernier, sous mandat de dépôt par le procureur du même tribunal. Son « corrupteur » est une femme dont le mari est en prison. Le greffier indélicat lui a présenté « une offre de service », lui faisant miroiter la mise en liberté de son époux en contrepartie de 20 000DA, « devant être versés »au magistrat chargé du dossier. Marché conclu, sauf qu'elle aura pris la peine de le dénoncer auprès de la gendarmerie nationale après qu'il lui a fait des avances. En vérifiant les numéros de série des billets, dont ils détenaient eux-mêmes des photocopies, les éléments de la gendarmerie ont constaté un flagrant délit sans appel. Le greffier corrompu sera jugé le 15 avril au même tribunal. Force est de souligner que cette affaire de corruption est intervenue au lendemain de la condamnation, au tribunal d'El Hadjar, d'un inspecteur de la direction du commerce à une peine de deux ans ferme pour les mêmes griefs. Ainsi, l'administration à Annaba est devenue corrompue, à telle enseigne qu'il ne se passe pas un jour sans que l'on enregistre de nouvelles affaires de corruption. Signalons que quelques fonctionnaires de la justice en font partie.