Les recherches pour retrouver les quatre naufragés du Béchar, appartenant à la Cnan, ont été relancées durant le week-end dernier par les unités maritimes de la Gendarmerie nationale et la Protection civile. L'opération a été étendue aux côtes de deux autres wilayas, Boumerdès et Tipaza, limitrophes d'Alger. A cette occasion, les citoyens du littoral de ces trois wilayas, notamment les pêcheurs, les plongeurs sous-marins amateurs et professionnels ont été appelés à prendre part aux recherches et à conjuguer leurs efforts avec ceux des unités de la gendarmerie et de la Protection civile pour retrouver les corps qui auraient pu échouer sur les rivages ou être bloqués entre les rochers. Un numéro vert (021 97 88 88 ) a été mis à la disposition des citoyens pour toute information qui pourrait aider les unités de recherche. Entre mercredi et jeudi derniers, deux autres corps (sur six disparus) ont été repêchés par des pêcheurs. L'un a été retrouvé au port de pêche jouxtant l'Amirauté à Alger et l'autre au port de Sidi Fredj. Ils ont pu être identifiés et leurs familles informées. « Il y a déjà une participation effective de la population, mais l'engouement n'est pas celui auquel nous nous attendions. Nous souhaitons qu'il y ait plus d'implication afin de multiplier nos chances de retrouver les corps des quatre autres disparus », a déclaré le commandant du groupement d'Alger. Selon lui, de nombreux citoyens ont pris part à l'opération qui a été étendue aux wilayas de Tipaza et de Boumerdès. « Malheureusement, cela reste insuffisant. Nous nous attendions à un plus grand engouement. Nous espérons que cela s'arrangera les jours qui viennent », a déclaré l'officier. Ce naufrage n'a toujours pas livré ses secrets et les familles des victimes restent accrochées à l'espoir que contrairement aux précédentes commissions d'enquête auxquelles les autorités nous ont habitués, cette fois justice sera rendue et les responsables qui ont failli seront traduits devant les tribunaux. Ces derniers jours, plusieurs responsables de la Cnan, notamment le directeur de l'armement, ont été entendus par la gendarmerie dans le cadre de l'enquête judiciaire et tout s'achemine, nous a-t-on précisé auprès des mêmes sources, vers une plainte contre X pour non-assistance à personne en danger et négligence. Nos interlocuteurs ont affirmé par ailleurs que les enquêteurs ne se limiteront pas uniquement aux circonstances du naufrage du 13 novembre dernier, qui a fait jusque-là douze morts et quatre disparus, mais également aux « dessous » de la gestion des navires par les responsables de la Compagnie nationale algérienne de navigation. Déjà des dossiers liés à la vente de ces bateaux, à leur affrètement et à leur réparation dans des chantiers étrangers sont passés au peigne fin par les enquêteurs. Côté indemnisations, les assureurs ont déjà entamé l'opération alors que les travailleurs de la compagnie ont donné une journée de travail aux familles des marins victimes de cette catastrophe.