La centrale syndicale doit se prononcer au sujet de cette compression collective qui va à l'encontre des engagements pris par le gouvernement et son « principal » partenaire social. Départ volontaire ou compression d'effectif déguisée ? La mise en place au mois de mars dernier d'un volet social le second après celui de 1997 laisse en effet perplexes des centaines de travailleurs de l'entreprise des industries électroniques (ENIE). « Les travailleurs ont été invités à opter soit pour la mise en place du volet social, soit pour la retraite proportionnelle et que faute de s'inscrire, le salaire du mois de mars ne sera pas garanti », s'indigne M. Bouslimani, ex-directeur de l'unité de Blida (UPAE). « Le fait d'imposer des dates limites d'inscription, avec des délais courts, et de recourir au chantage- ne pas verser le salaire du mois de mars- implique qu'il s'agit d'un licenciement collectif forcé », souligne-t-il dans une lettre adressée au nom des 200 travailleurs de l'UPAE Blida au secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd. La centrale syndicale, dit-il, doit se prononcer au sujet de cette compression collective qui va à l'encontre des engagements pris par le gouvernement et son « principal » partenaire social. Il signale à ce propos que la direction générale de l'ENIE a envoyé, le 8 mars, des notes incitatives à l'ensemble des travailleurs pour la retraite proportionnelle avec application de l'article 244 de la convention de branche de 2006. Jamais été informés En plus, des mesures incitatives pour le départ volontaire, à raison d'une indemnité de deux mois par année de travail, avec un maximum de 30 mois, ont été proposées. « Les notes demandent aux travailleurs de s'inscrire avant le 15 mars 2008 pour le départ volontaire et le 20 mars pour la retraite proportionnelle », explique M. Benzelal, cadre syndical à l'unité de fabrication d'antennes (FANT) de Ras El Ma, qui emploie quelque 70 travailleurs. Cependant, la section syndicale de Blida rejette la note, au motif que les travailleurs n'ont jamais été informés d'un tel volet social et qu'il n'y a pas eu application du décret 94/09 et de la loi 90-11. « Alors que l'article 19 de la loi 90-11 oblige l'employeur à faire une large publicité de l'accord collectif auprès des travailleurs », fait remarquer M. Benslimani. L'accord collectif préconisant la mise en place du volet social a été conclu le 27 février 2008 avec le syndicat d'entreprise. « Nous refusons et condamnons ces méthodes arbitraires et demandons de laisser libre choix aux travailleurs d'opter soit pour la reprise de l'unité, soit pour le départ volontaire, avec une prime qui leur permet de quitter l'unité avec dignité ». Tout en exigeant de la direction générale (DG) : Nous vous demandons de libérer les salaires du collectif tant que la relation de travail n'est pas rompue, M. Benslimni appelle la centrale syndicale à user de ses prérogatives afin de relancer les négociations entre la DG et la section de l'UPAE. Contacté à ce sujet, le secrétaire général du syndicat d'entreprise a déclaré que « la mise en place du volet social prendra en considération tous les aspects socioprofessionnels des travailleurs ». « Les employés des unités situées au chef-lieu de wilaya ne sont pas concernés pour le moment par cette opération », a-t-il ajouté. La direction générale de l'ENIE, échaudée par les nombreux conflits sociaux (2004 et 2006) qui l'ont secouée, évite depuis de communiquer sur ce genre de sujets, au demeurant épineux.