Etre plus convaincants vis à vis des banques sur la fiabilité de leur dispositif est le but auquel veulent aboutir, avec force arguments, les animateurs du regroupement régional Est de la caisse nationale d'assurance chômage (CNAC). Le week-end dernier, les responsables de cette institution ont, à cet effet, réuni au Seybouse International l'ensemble des directions régionales (DR) Est pour débattre des contraintes ayant entravé la bonne marche du dispositif d'aide à la création d'activités pour les chômeurs âgés de 35 à 50 ans. Bien que les résultats atteints, depuis sa mise en œuvre en 2004 à fin 2007, aient été jugés appréciables, avec plus de 8 000 entreprises et 21 000 emplois créés, il n'en demeure pas moins que les objectifs tracés n'arrivent toujours pas à atteindre le cap escompté. Dans ce blocage, participants et conférenciers étaient unanimes pour pointer du doigt les institutions bancaires, lesquelles restent étanches, réticentes et méfiantes, lorsqu'il s'agit de financement des projets soumis par le comité de suivi et de validation. L'attitude du CPA, de la BNA, de la BDL et, à un degré moindre, de la BEA, sollicités dans le cadre du dispositif CNAC, reste, selon eux, inexpliquée, d'autant qu'un fonds de garantie CNAC a été mis en place en gage d'assurance et de cautionnement aux crédits alloués. Un fonds, essentiellement alimenté par l'Etat, et auquel cotisent plus de 90 % des chômeurs promoteurs. Se voulant rassurant à l'égard des représentants des établissements financiers présents, A-C.Taleb, DG de la caisse, a assuré qu'en plus de l'existence de ce fonds, les entreprises créées ont, jusque-là, prouvé leur pérennité à hauteur de 68 %. Comme référence, il citera l'exemple des directions régionales de Annaba et Constantine. Avec une moyenne de 4 emplois créés/ microentreprise mise sur pied, à elles seules, ces deux directions régionales s'accaparent une part importante sur les 10 000 postes, annuellement mis sur le marché du travail dans le cadre du dispositif. Les représentants centraux et régionaux hôtes n'ont, tout de même, pas manqué de s'autocritiquer en évoquant les quelques failles se rapportant à leur dispositif. Celles-ci ont surtout trait à la faiblesse du plafond des prêts non rémunérés (PNR), arrêté à 5 MDA (millions), et auquel ils sont réglementairement assignés. Des idées de projets innovants, fiables, viables et créateurs d'emplois n'ont pu être déclarés éligibles, vu l'importance du PNR qu'ils nécessitent. D'autres lacunes restent, par ailleurs, à déterminer, sachant qu'elles sont à l'origine de dizaines de cas de fraudes enregistrées par les 13 DR à l'échelle nationale. Malgré leur vigilance, les contrôleurs de la caisse ont, quand même, eu à enregistrer un taux national de fraude estimé à 8 %. Leurs multiples sorties sur le terrain ont, en effet, permis de déjouer plusieurs manœuvres de candidats au dispositif tendant à détourner les PNR accordés par la CNAC. Dans la plupart des cas, la complicité des fournisseurs d'équipements, censés être destinés aux microentreprises créées, est souvent avérée. Les pseudo-promoteurs réussissaient aisément à décrocher des bons de livraison de complaisance auprès de ces fournisseurs, en contrepartie du partage du PNR. Aussi, dans leurs manœuvres, ils ont comme autres complices certains banquiers. Ces derniers leur délivrent des chèques relatifs aux PNR, libellés aux noms de fournisseurs autres que ceux indiqués sur les dossiers de montage de la microentreprise soumis à la CNAC. D'autres formes de fraude ont également pu être relevées. Elles consistent en le défaut du nantissement et le gage des équipements au profit de la CNAC et des banques, les deux bailleurs de fonds. A ce propos, et avec une soixantaine de cas enregistrés, la DR Annaba illustre parfaitement la nécessité de remédier à ces anomalies en apportant les solutions appropriées, et par là même « pouvoir mettre fin à ce genre de pratiques qui ternissent l'image de marque et fragilisent la crédibilité de notre institution », dira l'un des conférenciers.