A l'heure de l'appel à la prière d'el asr, la dépouille du jeune Noureddine Kaâbachi était toujours au service de la médecine légale du CHU de Constantine. La famille du défunt, ses amis et ses voisins, rassemblés devant le domicile, scrutaient depuis la matinée l'arrivée du cortège funèbre avec plein de questions sur cette mort subite et brutale d'un jeune père de famille âgé à peine de 36 ans et connu pour sa rectitude. En effet, le quartier du Faubourg Lamy s'était réveillé hier sur la nouvelle de ce décès. Un décès somme toute ordinaire, n'était le fait qu'il a eu lieu dans les locaux du commissariat du troisième arrondissement. Selon des informations glanées auprès des proches de la victime, le drame est survenu dans la nuit de vendredi à samedi quand, au terme d'une querelle familiale, Noureddine est parti se plaindre à la police. A une heure aussi tardive, les agents auraient refusé d'ouvrir leurs portes. Mais devant son insistance, ils ont fini par se manifester, mais l'un d'eux aurait frappé le citoyen le laissant par terre avant de refermer la porte. Un témoin qui habite en face du commissariat affirme même avoir entendu des cris émanant du local de la police à cette heure-ci, sans plus. Mais le corps gisant par terre était celui d'un mort et personne ne devait le découvrir avant des heures. Les coups auraient été fatals, même si on veut faire croire que la victime avait des problèmes cardiaques. Du côté de la police, c'est le black-out. On comprend qu'une telle histoire porte un coup sévère à la réputation de ses services et nécessite un traitement subtil vis-à-vis des médias ainsi que la famille de la victime qui va certainement demander que la lumière soit faite sur cette affaire. On sait toutefois que le principal responsable du forfait est en ce moment maintenu en garde à vue, alors qu'au moment où nous mettons sous presse, les responsables sont toujours en réunion au niveau de la sûreté de wilaya.