Le docteur Saïd Sadi a revisité ce jeudi les prémices de son combat pour l'identité amazighe et les libertés démocratiques lors d'une conférence qu'il a animée à l'école des techniques hôtelières (INTHT) de Tizi Ouzou à l'occasion du 28e anniversaire du printemps berbère (20 avril 1980). Le président du RCD n'a pas manqué de saisir l'opportunité pour jeter un regard sur la conjoncture actuelle qui ébranle la scène politique nationale devant une assistance nombreuse composée de militants, de sympathisants et de cadres de son parti. Revenant sur la genèse du mouvement berbère, Saïd Sadi a qualifié la date symbolique du 20 avril 1980 de « 3e pilier » de la construction républicaine en Algérie qui est le prolongement de deux autres repères historiques qui sont le 1er novembre 1954 et le 20 août 1956. Ces dates, dans la vision de Sadi, ont été porteuses « de projets de libertés républicaines ». Le pouvoir est ainsi condamné à « assumer pleinement cette étape de l'Algérie contemporaine » en faisant par exemple du 20 avril « une journée fériée », estime docteur Sadi, pour qui « il est insensé d'exiger de la France la reconnaissance de ses crimes coloniaux alors que l'on continue à renier notre propre histoire ». Sur sa lancée, il dénoncera « l'antikabylisme » encouragé par le pouvoir, ce qui fait que des « universitaires de renom perdent toute leur lucidité dès qu'ils évoquent la Kabylie dans leurs études ». Dans sa perception de la Kabylie d'aujourd'hui, Sadi a dressé un tableau sombre ayant pour décor « une nette régression économique, une scène culturelle et artistique désastreuse, une qualité médiocre des contributions des universités de Béjaïa et Tizi Ouzou et autres fléaux sociaux qui prolifèrent ». Evoquant la conjoncture actuelle, le président du RCD a estimé qu'il faut « empêcher la suppression de la limitation des mandats présidentiels et aussi bloquer la machine de la fraude électorale ».