“Combat d'hier, défi d'aujourd'hui” est le thème de la conférence animée, hier, à la cité universitaire du 17-Octobre-1961 de Béjaïa par le leader du RCD, le Dr Saïd Sadi, invité par le comité de la cité U et le RAJ dans le cadre de la célébration du double anniversaire du Printemps berbère et du Printemps noir. Après avoir longuement retracé l'historique du Printemps berbère, dont il est l'un des principaux artisans, le Dr Sadi déclare à son assistance estudiantine que “le 20 Avril est un capital politique qui doit servir de base à l'alternative démocratique”. “Le 20 avril 80 est la première traduction de la plate-forme de la Soummam après l'Indépendance”, soutient-il alors avec force. Pour ce sursaut populaire pour l'identité amazigh dans toutes ses composantes et pour les libertés démocratiques impulsées par sa génération, le Dr Saïd Sadi affirme que sa génération n'a pas trouvé de repères sur lesquels elle peut s'appuyer dans ce combat. C'est ainsi qu'il a rendu un vibrant hommage à Mouloud Mammeri qui “avait un courage intellectuel que seule l'intégrité morale pouvait lui donner”. “Seul avec son stylo, Mouloud Mammeri a tenu tête à Boumediene”, a-t-il déclaré à son sujet. Tout en dénonçant la pression exercée par le pouvoir sur le monde universitaire qualifiée de choix politique par Saïd Sadi, ce dernier appelle les étudiants à “sauver l'esprit d'Avril 80”, car il estime qu'on peut avoir un combat pacifique et efficace. L'intervention du président du RCD ne s'est pas limitée uniquement à l'historique du Printemps berbère, actualité politique oblige. C'est ainsi qu'il a abordé les questions politiques qui rythment la vie politique nationale, particulièrement de la Kabylie. “Il y a une volonté délibérée de la part du pouvoir de désintégrer politiquement, économiquement, socialement la région”, a-t-il soutenu avec force.“Il faut refuser l'agression de l'Etat”, martèle alors sous les applaudissements de son assistance, invitée aussi par l'orateur à préserver les canaux d'expression. Abordant la mise en œuvre de l'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, le Dr Sadi l'a qualifiée “de faute très grave”. “Le refoulement et la censure ne règlent pas le problème”, affirme-t-il. L. OUBIRA