Constantine De notre bureau Constantine serait-elle en train de renouer avec l'activité terroriste ? L'attentat audacieux qui a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi et le nombre d'incursions, même sporadiques, enregistrées depuis mai 2007, en donnent l'impression et penchent en faveur d'une volonté soutenue d'investir et de structurer le GSPC dans la région. Trois policiers, de retour de l'aéroport Mohamed Boudiaf, après avoir accompli leur mission d'escorte du patron du consortium japonais Cojaal, sont tombés, vers 22h, dans une embuscade au niveau du siège régional des douanes, près de la cité Zouaghi. N'était le réflexe du conducteur, qui a pu faire avancer le véhicule jusqu'au barrage de police placé à un kilomètre plus loin, le pire serait arrivé. Les tirs nourris des assaillants ont tout de même criblé le véhicule de balles et les trois policiers ont été grièvement blessés. L'un d'eux se trouve d'ailleurs entre la vie et la mort au service de réanimation du CHU Ben Badis. Selon des sources sécuritaires, les auteurs de l'attentat étaient au nombre de quatre, armés de kalachnikovs, et appartiennent à un groupe activant sous la bannière du GSPC. Ces terroristes ont pu prendre la fuite en empruntant la descente vers le quartier de Chaâb Ersas, avant le déploiement des forces combinées, lesquelles ont pourtant encerclé la région et opéré un ratissage. Ces mêmes sources avancent le nom de Khaled Bouchagour, un terroriste activement recherché depuis des années par les services de sécurité, depuis qu'il s'est enrôlé dans les rangs du GIA, avant de rejoindre le GSPC. Ce terroriste, à l'origine de l'attentat à la bombe perpétré en mai 2007 au quartier Daksi et qui a coûté la vie à un policier, serait derrière le regain d'activité terroriste à Constantine et ses environs. L'attentat de mai 2007 était le premier acte après une trêve qui a duré de longues années suite à « la défaite » du terrorisme à Constantine à partir de 1998. En janvier dernier, un militaire et quatre gardes communaux avaient perdu la vie dans une embuscade tendue à Beni H'midène (20 km au nord-est de Constantine). Le groupe, auteur de l'acte, sera accroché par la suite sur les hauteurs de Djebel El Ouahch par les forces de l'ANP, qui ont perdu un officier et deux éléments de la garde communale, alors que six soldats avaient été blessés et l'un des hélicoptères utilisés pour le pilonnage du maquis touché. Cette incursion, suivie d'un accrochage qui aura duré trois jours et un bilan négatif pour l'armée, était intervenue à la veille d'une visite présidentielle à Constantine et avait fini par persuader Bouteflika de changer ses projets. Le général Gaïd Salah se serait même déplacé par la suite à Constantine pour donner un tour de vis aux responsables de la 5e Région militaire, d'autant que quelques mois auparavant, des informations évoqueront que 40 jeunes de quartiers défavorisés de Constantine avaient rejoint le maquis. Depuis ce temps, les informations se sont accélérées confirmant la constitution d'un réseau terroriste en vue de structurer l'activité dans la région. D'ailleurs, c'est sur la base d'informations toujours négatives que la coutumière visite présidentielle du 16 avril a été annulée. L'attentat de samedi soir pousse à s'interroger aussi d'où les terroristes tenaient l'information sur le déplacement du véhicule de police ciblé. Cela ne peut dénoter à première considération que d'une structuration à prendre au sérieux et d'une complicité à quelque niveau.