Bouteflika semble reprendre le sceptre des affaires étrangères pour tenter d'attirer ces fameux IDE annoncés comme la clé de la relance économique algérienne. Deux escales ont été choisies pour rendre possible ce pari, à savoir le Koweït et le Qatar. Deux pays jouissant d'une importante aisance financière qui ont su allier manne pétrolière et gestion économique rationnelle. Y séjournant depuis samedi, Abdelaziz Bouteflika quitte aujourd'hui Koweït City avec en guise d'au revoir six accords de coopération et des promesses d'investissement. Le premier accord concerne un mémorandum d'entente pour la création d'un mécanisme de concertation entre le ministère algérien des Affaires étrangères et son homologue koweïtien. Les chefs de la diplomatie des deux pays ont scellé en outre les liens bilatéraux par un accord appelé « accord d'information entre les gouvernements des deux pays ». L'Algérie et le Koweït se verront par ailleurs liés par deux autres accords, l'un sur la coopération économique et technique ainsi qu'un deuxième sur la non double imposition et la prévention de l'évasion fiscale concernant l'impôt sur le revenu. Un mémorandum d'entente a été conclu entre les deux parties dans le domaine de l'enseignement et de la formation professionnels, alors qu'un accord sur le programme exécutif de coopération culturelle bilatérale pour une période deux ans allant de l'année 2008 à 2010 a aussi été signé. Après s'être entretenu avec l'émir de l'Etat du Koweït, Sabah El Ahmed Al Jaber Al Sabah, Bouteflika a réservé son agenda lors de son séjour koweïtien à des entretiens avec les détenteurs des leviers économiques du Koweït. Le président algérien a donc reçu dans sa résidence d'hôte Abdelwahab Al Badr, directeur général du Fonds koweïtien du développement de l'économie arabe, puis Badr Mohamed Essaad, responsable de l'organisme général pour l'investissement, ainsi qu'Ali Mohamed Theniane Al Ghanem, président de la Chambre de commerce et d'industrie du Koweït. C'est dire l'importance du volet économique de cette visite présidentielle qui semble miser sur l'étalage des attraits économiques de l'Algérie. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, s'est dit d'ailleurs très confiant sur l'avenir de la coopération algéro-koweïtienne en affirmant : « Nos relations connaîtront un saut qualitatif et attendu dans les toutes prochaines années. » Qualifiant sa rencontre avec son homologue koweïtien Cheikh Mohamed Sabah Salem Al Sabah de « fraternelle et sincère », Medelci a souligné : « Vu les énormes potentialités que recèlent les deux pays, nous avons décidé ensemble de procéder à un nouveau démarrage. » Ce nouveau démarrage est prévu lors de la prochaine réunion de la commission mixte en juin prochain à Alger devant être suivie par le forum des hommes d'affaires koweïtiens. « La meilleure opportunité pour mieux connaître les possibilités d'investissement en Algérie, notamment dans les secteurs du tourisme, de l'industrie, du bâtiment et des communications où l'Algérie dispose de perspectives prometteuses », a tenu à souligner le président de la Chambre de commerce et d'industrie du Koweït, Ali Mohamed Theniane Al Ghanem, lors d'une rencontre entre hommes d'affaires koweïtiens et les ministres algériens du Commerce et de l'Energie. La présence koweïtienne en Algérie se limite aujourd'hui à la société Wataniya Telecom Algérie, à l'ouverture d'une filiale de la banque du Golfe ainsi qu'à l'élaboration de projets touristiques tels que celui envisagé à Aïn Taya dans l'est d'Alger et pour lequel le Koweït Invest Holding préconise la création d'une filiale de la banque koweïtienne de financement en Algérie. La dernière promesse d'investissement a été exprimée par le groupe El Babitine, qui a décidé de reprendre le projet de construction de voitures à Tiaret, ainsi que la création d'une usine de plâtre blanc dans la wilaya de Laghouat et une compagnie aérienne des lignes intérieures à Alger. Après le Koweït, Bouteflika continuera sa quête d'investisseurs arabes au Qatar où il se rendra dès aujourd'hui.