Deux événements inattendus ont marqué hier le procès du président de la coordination des cités en préfabriqué réalisées au lendemain du séisme d'octobre 1980. Chlef. De notre bureau D'abord, à la demande de la partie plaignante (le wali de Chlef), l'affaire a été reportée au 27 avril. Le collectif des avocats du mis en cause, composé de maîtres Abdelkader Bennegouche, Medjdouba, Touta Rezzoug, Bouziane, Sayah et Hamadouche, a, quant à lui, demandé la présence du wali de Chlef lors de la prochaine audience. Juste après ce renvoi, des centaines de citoyens, en majorité des personnes âgées, ont organisé une marche pacifique du tribunal de Chlef jusqu'au siège de la wilaya où ils ont observé un sit-in. Malgré un impressionnant dispositif de sécurité, les sinistrés du séisme d'octobre 1980 ont pu se regrouper devant le siège de la wilaya et réitérer leurs revendications relatives à la prise en charge de ce dossier. Ils ont notamment dénoncé l'annulation de l'aide financière contenue dans la loi de finances de 2007 et réclamer son maintien pour l'éradication progressive des constructions en préfabriqué. De même, les présents ont condamné « les intimidations et tentatives de musellement des représentants de la coordination des sinistrés à travers les poursuites engagées contre son président Mohamed Mohamed Yacoubi ». La foule s'est dispersée dans le calme après avoir également stigmatisé le silence des élus locaux. « Ni les 11 députés de la wilaya ni les élus de l'APW n'ont daigné réagir face aux cris de détresse de la population dont le nombre dépasse les 100 000 habitants », ont-ils crié, avant de lancer : « Vive le RCD et son président le docteur Saïd Sadi ». Il est vrai que ce dernier a dépêché trois députés d'Alger, Mohamed Khendek, Tahar Besbes et Abdelkader Groucene, et un secrétaire national, Ahmed Bennegueouche, pour manifester leur solidarité et celle du parti avec les sinistrés et leur délégué poursuivi en justice. Dans une déclaration à El Watan, le député Khendek a fait part de sa satisfaction quant à la mobilisation des Chélifiens contre l'arbitraire et leur refus d'un droit légitime et consacré par la loi. « Notre présence à Chlef coïncide avec la commémoration du printemps berbère qui a généré octobre 1988. Nous avons tenu à assister aux côtés de nos frères sinistrés pour leur combat du droit, celui d'exister et de vivre décemment et dignement dans leur pays. S'agissant des poursuites contre le président de la coordination des sinistrés, c'est un procès de l'arbitraire où un wali agit à l'encontre des intérêts de sa population, et le pouvoir s'en accommode pour des raisons liées à la nature du régime », a-t-il souligné. Outre le RCD, on notait la présence de membres de la société civile et des anciens députés Meddah Arraibi et Abdelkader Touhami.